Après une chute sans gravité dans un escalier à la sortie d’un cinéma de Montparnasse dimanche soir, Eva Joly a passé sa journée de lundi à l’Hôpital Cochin dans le XIVe arrondissement de Paris pour passer une série d’examens. Elle en est sortie discrètement lundi en début de soirée, après que ses enfants sont venus lui rendre visite, en évitant les caméras et photographes qui l’attendaient à la sortie. L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris a rapporté qu'Eva Joly avait été admise dans la nuit au service des maladies cardio-vasculaires de l'hôpital « à la suite d'une chute avec traumatisme facial et très brève perte de connaissance » : « plusieurs hématomes superficiels du visage et de la paupière droite » sont visibles, selon un communiqué de l’AP-HP.
Selon son parti, la candidate écologiste était allée voir seule le film « 38 témoins » de Lucas Belvaux. Si d’habitude la représentante des Verts est « suivie en permanence par un garde du corps », elle « s’offre souvent un dimanche » sans compagnie, comme l’a précisé à l’AFP Stéphane Sitbon-Gomez, son directeur de campagne.
Dans un communiqué, l’élue écologiste de 68 ans a tenu à remercier « les nombreuses personnes qui (lui) ont témoigné leur amitié » et a réaffirmé que sa « détermination est intacte ». « C’est avec enthousiasme et fierté que je vais maintenant reprendre le cours de ma campagne, à la rencontre des Françaises et des Français », a-t-elle déclaré, soulignant que « plus que jamais il (lui) revient d’apporter la preuve que l’écologie est la solution pour sortir des crises que traverse notre pays ».
A la mi-journée, Cécile Duflot, numéro un d’Europe Ecologie Les Verts avait déjà assuré que « l'ensemble des événements de campagne pour l'instant prévus » étaient maintenus, notamment un meeting planifié pour mercredi à Nantes. De même, le sénateur EELV Jean-Vincent Placé s’était voulu rassurant, en affirmant lundi que l’incident était « bénin » et que la campagne de la candidate écologiste n’était pas interrompue.
La candidate écologiste, créditée de 2% des intentions de vote dans les sondages à moins de 20 jours de l’échéance, va donc remettre ses forces dans la bataille présidentielle dès aujourd’hui. Dimanche la candidate reconnaissait sur Canal+ les difficultés qu’elle rencontrait, assurant que « la campagne s'est durcie ». Questionnée sur la possibilité de briguer un ministère en cas de victoire de la gauche, elle avait confié : « je pense que personne ne penserait à me le donner », « je représente trop d'étrangeté, j'ai un accent, je ne suis pas née ici, je n'ai pas fait l'ENA, je suis une femme et une femme qui n'est pas jeune ». Alors qu’elle était à l’hôpital lundi, son rival Nicolas Hulot lui a envoyé un « message de sympathie », soulignant que « la campagne est un long marathon, je ne doute pas qu'elle doit être très fatiguée ».
Crédit photo : AFP
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