Après l’élection de François Hollande à l’Élysée le 6 mai dernier, la gauche confirme sa progression en s’imposant en tête du premier tour des élections législatives. Selon des estimations de l’institut Ipsos pour Le Monde, Radio France et France Télévisons, la gauche parlementaire totalise 47,1% des suffrages exprimés et dépasse même la barre des 48% si l’on lui ajoute les 1% effectués par l’extrême gauche. Un score qui valide une belle dynamique de la gauche dans la lignée de l’élection présidentielle et marque une victoire du PS, qui remporte 35% des voix.
Face au bloc de gauche, la droite parlementaire remporte 35,4% des suffrages, un score plus faible que celui de 37% marqué en 1997. En baisse par rapport aux estimations des derniers sondages, le Front National obtient 13,4% et marque également un recul par rapport à 1997 (où il se situait à 15%) et par rapport au score de Marine Le Pen lors de l’élection présidentielle (17,9%). Une baisse qui peut être expliquée par une forte abstention qui joue en faveur de la droite parlementaire et en défaveur du FN.
Quant au MoDem, c’est la déconfiture : le parti centriste mené par François Bayrou remporte seulement 1,5% des voix.
Tous les instituts de sondage confirment une majorité absolue pour le PS et les Verts.
Projection en sièges
Ces estimations projetées en sièges donnent entre 305 et 353 à la gauche parlementaire, sachant que la majorité se situe à 289 députés. La droite parlementaire devrait quant à elle remporter entre 227 et 266 sièges. Le FN se verrait attribuer de 0 à 2 sièges et le MoDem de 0 à 3 sièges.
Une majorité absolue se dessine donc pour la gauche parlementaire. Le seul parti socialiste (et ses alliés MRC et PRG) devrait cependant remporter entre 283 et 319 sièges : une hypothèse de majorité absolue se dessine donc pour l’instant. Si l’on ajoute les voix EELV aux résultats du PS, le bloc compterait entre 291 et 333 députés et pourrait dans ce cas ne pas avoir besoin du Front de Gauche.
C’est d’ailleurs en ce sens que les premières réactions des socialistes ont été émises, réclamant une mobilisation forte au second tour, pour une « majorité cohérente ». Ainsi Martine Aubry, Première secrétaire du PS, a souligné que « rien n'était joué », et qu’il fallait « appeler à la mobilisation » pour le 17 juin.
Les circonscriptions clefs
Parmi les circonscriptions qui auront marqué la campagne de par leurs enjeux, la 11e du Pas-de-Calais, celle d'Hénin-Beaumont, qui voyait s’affronter les deux chefs de file extrémistes, Marine Le Pen pour le FN et Jean-Luc Mélenchon au Front de Gauche. C’est la chef de file du FN qui créé la surprise, en remportant près de 42% des suffrages. M. Mélenchon n’a pas tardé à reconnaître sa défaite : «vous avez fourni un immense effort. Malheureusement, ça ne suffira pas », a-t-il déclaré lors d'un discours en plein air à Hénin-Beaumont.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, c’est un autre ancien candidat à la présidentielle qui jouait sa place ce soir. Dans la 2e circonscription de Pau, François Bayrou arrive en seconde position avec 24,14% des voix, derrière la candidate socialiste et devant le candidat UMP qui remporte 20,37%. On s’orienterait vers une triangulaire pour le second tour, qui pourrait être fatale au leader centriste.
Les ministres candidats
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a sans surprise été réélu à Nantes, son fief. À Metz, Aurélie Filippetti se positionne largement en tête dans la 1re circonscription de la Moselle avec plus de 41% des voix devant le candidat de l’UMP à 27%. C’est donc une victoire qui se dessine pour le second tour et qui permettrait à la ministre de se maintenir rue de Valois. Autres ballotages favorables, celui de Pierre Moscovici qui obtient plus de 40% des voix dans la 4e circonscription du Doubs et celui de Sylvia Pinel dans le Tarn-et-Garonne.
Stéphane Le Foll, soulagé, est de son côté crédité de 44% des voix selon les premiers résultats dans la Sarthe, et se hisse en pole position pour le second tour.
On compte par ailleurs trois autres ministres qui peuvent souffler ce soir : Frédéric Cuvillier dans la 5e circonscription du Pas-de-Calais a ainsi été élu dès le premier tour, tout comme Victorin Lurel, ministre des Outre-mers, dans la 4e circonscription de Guadeloupe et Laurent Fabius en Seine-Maritime.
Les candidats UMP
À droite, Nadine Morano qui arrive en seconde position derrière la candidate PS en Meurthe-et-Moselle, lance un appel aux électeurs du FN, qui « partagent mes valeurs ». Un appel soutenu par Raffarin : « on a toujours fait appel à tous les électeurs de la République », ce qui n’a rien à voir avec un « accord politique ».
Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, candidat dans la 6e circonscription de Seine-et-Marne, se retrouve en ballotage favorable, tout comme Xavier Bertrand dans la 2e circonscription de l’Aisne ou encore François Baroin dans la 3e circonscription de l’Aude.
L’ancien Premier ministre François Fillon a quant à lui tenu à souligner la dynamique qui porte selon lui l’UMP pour ce premier tour, assurant : « il n’y a pas de vague rose ce soir ».
Crédit photo : AFP
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