« Le moment est venu de mettre la France en mouvement et il n'y a pas de temps à perdre.» Cette déclaration du président François Hollande est extraite de son discours d’ouverture de la grande conférence sociale, qui se déroule aujourd’hui et demain au palais d'Iena à Paris. Dans le cadre de cet événement, souhaité par le président de la République, organisations syndicales et patronales discuteront des moyens pour faire reculer le chômage, la précarité mais aussi pour financer les retraites et la Sécurité sociale.
Au détour d'une phrase, François Hollande a notamment glissé que la croissance avait été nulle au premier semestre 2012. Qualifiant d'« obligation » le retour à une croissance forte pour retrouver un bon niveau d'emploi et estimant que la période actuelle exigeait « des réponses fortes et nouvelles », il a prévenu qu’il n'admettrait pas « qu'un pays comme le nôtre se résigne à considérer le chômage comme une fatalité ». Il a ainsi identifié le redressement des comptes publics, la détérioration de la compétitivité et le chômage comme étant les « trois grands défis » de la France.
Après avoir rappelé que cette grande conférence sociale n’était pas « un sommet ponctuel », le chef de l’Etat a donné « rendez-vous dans un an ». Et d'ajouter : « C'est un compromis positif pour sortir par le haut des épreuves qu'on traverse ». Il a par ailleurs proposé d'inscrire le « dialogue social » dans la Constitution, et de « faire évoluer notre modèle social pour mieux le garantir ».
Si pour l’heure, la tenue de ce sommet est saluée par les syndicats et le patronat, le Premier ministre a pour sa part prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre, dès l'issue des travaux, à des annonces tonitruantes. « Réformer, cela prend du temps », a ainsi rappelé Jean-Marc Ayrault. Et de poursuivre : « pour redresser le pays, il faut une volonté politique ».
Peu importe, syndicats et patronat expriment d’ores et déjà des demandes fortes, à l’image du leader de la CGT, Bernard Thibault, qui souhaite des « mesures concrètes » et « des décisions immédiates » face aux « situations d'urgence ». Quant à Laurence Parisot, la présidente du Medef qui a déjà qualifié de « catastrophique » la situation des entreprises, elle réclame une « amélioration du fonctionnement du travail ».
Crédit photo : AFP
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