L'expulsion par la police municipale de Léa, une fillette de 5 ans, de la cantine scolaire d'Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques) où elle devait déjeuner, a indigné la classe politique. Le ministre de l'Education nationale dénonce « un acte de violence scandaleux » : « Je dis à tous les Français et à tous les élus d'éviter de faire ce genre de choses, qui sont absolument scandaleuses. Il peut y avoir des difficultés avec les parents, jamais on ne doit s'attaquer aux enfants », a insisté Vincent Peillon. Les parents de Léa, en instance de divorce, devaient 170 euros à la cantine municipale.
Le Défenseur des droits Dominique Baudis « profondément choqué », a quant à lui annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête afin de « cerner les dysfonctionnements successifs qui ont abouti à cette situation ». Il rappelle dans ce communiqué qu'« en particulier lorsqu'il s'agit de services ou de prestations liées à des personnes vulnérables, le recouvrement des créances doit obéir à des règles élémentaires de respect de la dignité ».
George Pau-Langevin, ministre déléguée à la Réussite éducative, et Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la Famille, ont quant à eux « dénoncé avec la plus grande fermeté le procédé utilisé par la mairie d'Ustaritz ». Pour eux, il s'agit d'une « méthode inadmissible ». Ils rappellent « les procédures permettant le recouvrement légal des impayés ». Enfin, ils demandent aux élus « de garantir à chaque enfant l'accès à la restauration scolaire » : « L'importance de l'accès à la restauration scolaire a d'ailleurs été réaffirmée dans le cadre de la conférence sur la grande pauvreté du 11 décembre 2012. »
De son côté, la mairie indique, dans un communiqué publié jeudi, avoir prévenu la mère de Léa de l'arrêt du service de cantine pour sa fille, en lui demandant de venir la chercher. « Personne ne s'étant présenté à l'école à l'heure dite, la petite Léa a été gardée avec les autres enfants à la cantine scolaire, mais il paraissait cruel de lui donner une simple collation à l'écart de ses camarades, qui, eux, déjeunaient », écrit la mairie. « C'est la raison pour laquelle la gestionnaire de la cantine a pris contact avec l'agent municipal de sécurité en lui demandant de raccompagner Léa. Mais la mère ne répondant pas au téléphone, l'agent municipal a décidé de ramener l'enfant à l'accueil de la Mairie, où se trouve le personnel de permanence », poursuit-elle.
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