« Aux actes ! » Les militantes d'Osez le féminisme et du groupe d'action La Barbe ont interpellé lundi le président de la République et les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat. En cause : « le Conseil constitutionnel [qui à ce jour] n'a guère brillé en matière de partage du pouvoir entre les sexes ». D'autant plus qu'en mars, « le mandat de trois des neuf membres du Conseil constitutionnel prendra fin, dont celui des deux seules femmes qui y siègent aujourd'hui », rappellent Anne-Cécile Mailfert, porte-parole d'Osez le féminisme et Chris Blache, membre de La Barbe, dans une tribune publiée par le Monde intitulée « Les femmes et le Conseil constitutionnel ». Les femmes sont « en voie d'extinction » chez les Sages, et les féministes entendent bien voir François Hollande respecter ses promesses, à savoir la parité dans « toutes les grandes instances de la République ». À l'heure où pas une femme n'a été présidente ou secrétaire générale du Conseil constitutionnel et où l'on compte 68 hommes sur les 74 membres nommés depuis la création de l'institution, « l'enjeu est de taille ».
« Le Conseil constitutionnel peut choisir de jouer enfin un rôle déterminant sur le chemin de l'égalité femmes-hommes » assurent les féministes, qui voient là pour l'instance l'occasion de faire amende honorable, après avoir, en 2006, censuré la loi relative à l'égalité salariale entre les femmes et les hommes ou encore « abrogé directement la loi sur le harcèlement sexuel en 2012 ». « La nomination de trois femmes enverrait un signal clair à l'ensemble de nos institutions et au-delà. (…) Parce que permettre l'égal accès au pouvoir est un impératif de justice », souligne la tribune, qui rappelle que le Sénat, l'Assemblée nationale et toutes les assemblées départementales restent aujourd'hui très majoritairement masculines. Signée par une vingtaine de personnalités du monde politique et associatif, dont Roselyne Bachelot, Dominique Voynet, Magali de Haas ou encore Rokhaya Diallo, ce texte se veut un appel « à ne plus freiner l'accès des femmes aux plus hautes sphères du pouvoir et des responsabilités publiques ». Et de conclure : « le chemin est long, il faut s'y engager maintenant ».
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