L’Académie de médecine a réaffirmé à travers un communiqué son soutien à la semaine de 4,5 jours, invitant les principaux acteurs du débat sur la refondation de l'école (pouvoirs publics, professeurs et parents) à tenir compte de la santé de l’enfant avant leurs intérêts. Signé par trois professeurs, Yvan Touitou, Pierre Bégué et Bernard Salle, il rappelle les conclusions d'un rapport rendu par l'Académie le 19 janvier 2010 et qui mettait en avant la nécessité pour les enfants d’avoir un rythme plus logique, allant jusqu’à qualifier la semaine de 4 jours de « contresens biologique ». Une demi-journée de plus permettrait de favoriser la concentration et d'éviter fatigue, baisse de vigilance et difficultés d'apprentissage.
Les trois professeurs préconisent également un allègement des journées de travail pour les écoliers et rappellent que le temps de travail quotidien des petits Français excède de parfois plus de deux heures celui des enfants d’autres pays européens, notamment de la Suède. Les performances n’en sont pourtant pas meilleures.
Dans son rapport de 2010, « Aménagement du temps scolaire de santé de l’enfant », l’instance démontrait déjà les avantages de la semaine de 4,5 jours. Elle y indiquait que « pour tenir compte des données biologiques il faudrait une année scolaire de 180 à 200 jours (avec comme corollaire la réduction des grandes vacances), quatre à six heures de travail par jour selon l’âge de l’élève, quatre jours et demi à cinq jours de classe par semaine en fonction des saisons ou des conditions locales ». Actuellement, les bancs de l’école ne sont fréquentés que 144 jours par an.
Autre point qui apparaît dans la ligne de mire des académiciens, le sommeil des jeunes Français. Le communiqué du mardi 5 mars suggère aux parents de porter plus d’attention à la qualité du sommeil de leurs enfants, qui est le point de départ d’une bonne réussite scolaire. Un mauvais sommeil entraîne des chutes de concentration et une baisse des facultés physique et intellectuelle.
Victoria Houssay
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