Lundi, le ministre de l'Éducation nationale, Vincent Peillon présentait devant l’Hémicycle son projet de loi pour la refondation de l'école. Un projet qui repose sur trois piliers (la priorité accordée à l'école primaire, la formation des enseignants, la capacité à donner du temps aux enfants pour apprendre) qu’il voit comme une occasion pour les députés de participer à « une œuvre patriotique » et qui défend « une certaine idée de l'école ». Mais ce n’est pas de cette oreille que l’on entendu les députés de l’opposition. Mardi, au deuxième jour des débats, la droite est partie à l'assaut de ce projet de loi.
Dominique Nachury (UMP, Rhône) s’est dit déçue de ce projet de loi. Selon elle, « notre école et nos enfants méritaient mieux. Vous nous avez habitués à de belles envolées lyriques dans cet hémicycle mais nous attendons des réponses concrètes », a ainsi déclaré la député à l'attention du ministre en dénonçant une « réforme mal conçue ». Pour elle, Vincent Peillon a « désorganisé le temps scolaire » en instaurant le retour à la semaine de 4,5 jours dans le primaire.
Jean-Frédéric Poisson, coauteur d'un « contre-rapport Peillon », a pour sa part dénoncé la vision « laïcarde, socialiste et assumée » du ministre. Et seuls, « un ou deux points positifs, comme la priorité au primaire ou le développement du numérique », existent dans cette réforme selon lui. Nathalie Kosciusko-Morizet a, elle, lancé un plaidoyer pour « l'autonomie » des établissements, insistant sur le besoin d’une « véritable réforme » et non « d’une restauration ».
Dans la soirée, l’opposition est plus particulièrement revenue sur l’article 1er du projet de loi qui approuve un rapport fixant « la programmation des moyens et les orientations » de l'Éducation nationale et notamment la création de 60 000 postes sur cinq ans. Les députés jugeant « inutile » le rapport annexé ont déposé une série d’amendements, tous rejetés. Pour Christian Jacob, président du groupe UMP, ce projet est « bavard, créant 60 000 postes que rien ne justifiait, recréant les IUFM et ne s'occupant pas de l'échec scolaire ».
Vincent Peillon a, lui, fustigé les « vociférations » des députés de droite, les enjoignant plutôt de saisir l'occasion de « rattraper dix ans de destruction » du système éducatif. « La droite dit que cette réforme est insuffisante : que n'a-t-elle fait pendant dix ans ! », a ainsi lancé le président du groupe PS Bruno Le Roux.
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