Alors que le texte sur le mariage pour tous a été définitivement adopté par le Parlement le 24 avril dernier, les opposants au mariage gay ne désarment pas. Ce week-end, à Paris, Rennes, Lyon ou Strasbourg, ils ont réclamé le retrait de la loi Taubira alors même que les premiers mariages pourraient être célébrés dès juin. Ils attendent en effet encore que le Conseil constitutionnel se prononce après sa saisine par les parlementaires de droite. « Des lois qui avaient été votées et qui avaient été retirées, il y en a eu plusieurs dans l'histoire récente. Nous ne sommes absolument pas désespérés, bien au contraire, et nous pensons que François Hollande finira par entendre les Français », s’exprimait ainsi à Paris la présidente du collectif « Manif pour tous ».
À Lyon où était présente Frigide Barjot, l’une des chefs de file du mouvement, entre 9 000 et 20 000 personnes ont manifesté, chiffrent la police et les organisateurs. Un chiffre « formidable, extraordinaire » pour elle : « Le pays connaît un moment de tension que seul le président de la République peut apaiser ». Selon Frigide Barjot, le mouvement se poursuivra si le président de la République « n'ajuste » pas la loi. Selon elle, il faut en retirer les mesures sur la filiation et l'adoption pour ne retenir que l'union civile entre personnes du même sexe. Le député UMP de la Drôme Hervé Mariton a pour sa part estimé que « si le Conseil constitutionnel décide que la loi n'est pas conforme, il faudra reprendre le débat avec le projet d'union civile que nous (l'opposition) portons ».
À Rennes, Christine Boutin, la présidente du Parti chrétien-démocrate, a affirmé que la manifestation anti-mariage gay était destinée « à donner un signal supplémentaire au président de la République pour qu'il retire cette loi ». « Il faut absolument qu'il donne un signe d'apaisement », a-t-elle ajouté. À Lille, entre 700 et 1 000 personnes, selon la police et les organisateurs, se sont rassemblées devant la préfecture du Nord. « On est en deuil. On enterre la démocratie. C'est un déni de la démocratie », a ainsi estimé Valérie Duponchelle, membre du collectif. « Tout peut encore basculer. On n'a pas d'alternative, c'est noir ou blanc ».
Les opposants au mariage gay ont appelé à une nouvelle manifestation le 26 mai. Les Sages du Conseil constitutionnel ont pour leur part trente jours pour se prononcer sur une censure éventuelle de la loi. Si tel n’est pas le cas, François Hollande pourra ensuite promulguer la loi.
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