Avoir inspiré le dessinateur de la nouvelle Marianne des timbres français n’a pas que des avantages, et Inna Shevchenko l’apprend à ses dépens. En effet, cette mise en avant de la fondatrice du mouvement Femen a fait ressortir un message posté par cette dernière sur Twitter une semaine plus tôt. « Qu’est-ce qui est plus stupide que le ramadan ? Qu’est-ce qui peut être plus moche que cette religion ? », demandait l’Ukrainienne sur le réseau social le 9 juillet dernier, à la veille du début de ce mois sacré pour des milliers de musulmans.
Accusée d’islamophobie, l’activiste tente désormais de désamorcer la polémique. « Il a été commenté lundi, mais ce tweet date de la semaine dernière », a-t-elle expliqué à Libération, prétextant l’avoir posté en apprenant « qu’Amina (la Femen tunisienne, ndlr.) était obligée de faire le ramadan en prison, comme les autres détenues, alors qu’elle est athée. C’était sous le coup de l’énervement ». Et alors que le message en question a subitement disparu devant le flot de critiques, la Femen assure n’y être pour rien. « Je ne sais pas pourquoi il a disparu, mais je l’assume. La position des Femen a toujours été la même. Nous sommes un mouvement athée, contre toutes les religions, contre tous leurs principes qui mettent en cause les droits et les libertés des femmes », fait-elle savoir. Et d’ajouter que l’Islam « n’est plus une religion individuelle, mais est devenu une doctrine politique qui essaie de contrôler la vie de tous et d’opprimer les femmes ».
S’agissant des accusations d’islamophobie, Inna Shevchenko les balaie d’un revers de la main, préférant le terme « religiophobe » et insistant sur le fait que les Femen n’ont « pas peur de souligner les aspects liberticides de cette religion ou d’autres religions ». La féministe et ses acolytes réservent il est vrai le même traitement à toutes les religions. En août 2012, elle avait ainsi dû fuir l’Ukraine après avoir découpé une croix orthodoxe en signe de soutien aux Pussy Riot. Six mois plus tard, les Femen avaient envahi une église catholique pour à la fois célébrer la démission du pape Benoît XVI et critiquer la position de l’Église catholique contre le mariage gay.