Exit la version papier : pour ses cinquante ans d'existence, Le Grand Robert a décidé de s'offrir un lifting et de passer en version tout-numérique. La nouvelle édition, disponible en librairie le 24 octobre prochain, fait les choses en grand : le luxueux coffret comprend une carte de téléchargement du logiciel, mais aussi deux ouvrages inédits du linguiste et lexicographe Alain Rey, également directeur éditorial du Grand Robert : 100 mots à découvrir et L'aventure du Grand Robert, 50 ans d'histoires.
Et parce que la dernière parution du Grand Robert remonte à 2001, cette nouvelle édition intégrera quelque 1 500 nouvelles entrées : des néologismes issus du langage courant, ainsi que des régionalismes et des mots techniques, jusqu'ici grands absents des ouvrages de référence sur la langue française. « Les grands dictionnaires français ont la caractéristique de ne pas bouger. Nous nous efforçons de notre côté de suivre les nouveautés de la langue », explique Alain Rey.
Pour l'occasion, Le Figaro révèle quelques-unes de ces entrées de la nouvelle édition du Grand Robert. Le mot « boloss » (ou « bolos »), issu du langage des ados, est l'un d'entre eux. « Le terme est apparu dans les banlieues du Val-de-Marne en 2003. Il fait initialement référence aux clients de dealers, mais qualifie plus largement une personne présentée comme imbécile ou naïve », note la rédaction du Figaro.
Parmi les autres mots plébiscités par les moins de 18 ans, on retrouve le désormais classique « chelou » (« louche » en verlan), l'interjection « calmos », le verbe « psychoter » ou l'adjectif « branchouille ». Le plus original ? « Bovaryser », qui signifie, en référence à l'héroïne du roman de Gustave Flaubert, « rêver à un autre destin, plus dépaysant ». Qui a dit que les jeunes n'avaient plus aucune culture ?
Le Grand Robert intègre aussi à ses pages de nombreux mots régionaux, qui « dépassent généralement le cadre d'une région », explique Alain Rey. C'est le cas de « bader », bien connu dans l'Ardèche et la Loire, et qui signifie, au choix, ouvrir ou être distendu lorsqu'il se rapporte à un objet. On retrouve aussi dans Le Grand Robert « péguer », qui provient de la Provence et du Languedoc et qui s'utilise pour qualifier un objet collant ou enduit d'une substance visqueuse. Les mots québécois y sont aussi à l'honneur : « ramancher », équivalent de rafistoler, et « zigonner » qui veut dire essayer sans succès, tergiverser ou se faufiler.
Enfin, « couillu », mot apparu au XVIe siècle, fait enfin son entrée dans le dictionnaire : fréquemment employé depuis les années 1960, « il peut faire référence aux attributs masculins d'une personne, mais aussi, de manière figurée, à un comportement courageux ou audacieux ».
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