Combatif, il l'a été pendant toute sa campagne. Durant toute cette période, il a su redonner espoir à un Parti Socialiste en pleine déliquescence depuis la déroute de Lionel Jospin et qui, suite à ce fiasco politique, n’a plus de réel leader à sa tête. Il avait aussi su faire passer le message que Nicolas Sarkozy n’était plus l’homme de la situation. C’est toute cette hargne qui l’a mené à s’assoir dans le fauteuil présidentiel. Et, aussitôt, l’euphorie de la victoire passée une toute autre réalité s’est fait jour : François Hollande n’est pas, pour l’instant, devenu le Président de la République que les électeurs voyaient en lui !
En effet, il n’a pas encore pris la mesure de la stature qu’impose sa fonction. Il parle quand il devrait se taire… et se tait quand il devrait parler ou taper sur la table pour rétablir l’ordre au sein de son gouvernement. Un gouvernement qui lui aussi manque cruellement de leader. Jean-Marc Ayrault, le premier ministre, est loin d’en être l’homme fort. Comment accepter qu’un Président de la République et son chef de gouvernement laissent s’instaurer un climat malsain entre les ministres comme ce fut le cas entre Cécile Duflot et Manuel Valls notamment ! Le Président aurait dû trancher ! Au lieu de cela, fidèle à sa ligne de conduite, il a fait la sourde oreille ne voulant froisser personne. Ajouter à cela tous ses couacs : l’assommoir fiscal alors que durant toute sa campagne il avait promis de ne pas augmenter la charge fiscale des Français, l’affaire Leonarda, la révision du bonus-malus écologique pour les véhicules, le recul sur l’écotaxe… Voila comment François Hollande ne satisfait qu’une petite partie des Français.
Même la libération des otages du Niger n’y a rien changé. Pire aujourd’hui, il est même critiqué par des membres de son ancien parti. Harlem Désir y ait allé aussi de son couplet sur l’affaire Leonarda reprochant au chef de l’Etat son manque de discernement en ne voulant faire revenir que la jeune fille. Depuis, il a fait un rétropédalage, mais trop tard, le mal est fait. On le volt bien, François Hollande ne fait plus l’unanimité. Y compris à gauche. Pour « redresser » la barre, il lui faudra devenir enfin le Président de la République qu’il n’est malheureusement pas pour l’instant.
Du boulot en perspective et puis n’est-ce pas déjà trop tard ?