Françoise Holder est l’une des associées fondatrices de Terrafemina. Co-présidente de l’association Force Femmes, elle préside le conseil de surveillance des boulangeries Paul, et est également administratrice du groupe Holder.
Françoise Holder : Elle se compose d’une douzaine de membres de la société civile dont quelques hommes, ce qui est incontournable quand il s’agit de réfléchir à la parité. Cette commission est chargée de dégager quelques idées forces pour essayer de faire évoluer les mentalités, en vue de l’élection présidentielle de 2012. Nous allons réaliser un benchmark de ce qui existe en terme d’égalité hommes-femmes à l’étranger, et puis nous allons auditionner une série de personnes, dont des syndicalistes, des DRH, des salariés, des membres de la société civiles, des politiques mais aussi, et j’y tiens, des femmes au foyer.
F.H. : L’idée est bien d’avancer autrement qu’en imposant des quotas et des sanctions aux entreprises. Moi, je pars déjà du constat que les hommes et les femmes ne sont pas égaux, d’abord morphologiquement, ensuite du fait du poids de la société. Je souhaite donc établir des passerelles pour que les femmes puissent accéder au plan de carrière qu’elles désirent, et cela en parallèle des autres étapes de leur vie (naissances, parentalité, dépendance…). J’insiste sur le fait qu’il ne faut pas vouloir que toutes les femmes deviennent des hommes potentiels et vice et versa. Il faut recruter et promouvoir des femmes qui veulent y aller, leur donner une formation avec un tutorat puis les accompagner vers des carrières supérieures avec l’aide des Ressources Humaines.
F.H. : Oui, tout l’enjeu de la réflexion que nous menons est de faire en sorte que la vie professionnelle et la vie familiale des hommes et des femmes soient harmonieuses. Et pour cela il faut faire changer les mentalités. Une première piste serait de valoriser le CV des femmes qui font une pause pour élever leurs enfants. Il ne s’agit pas d’un arrêt de carrière mais bien d’une halte maternité.
F.H. : Dans les 16 semaines de congé maternité (qui serait rebaptisé congé parentalité), 2 semaines deviendraient obligatoires pour le père. Il s’agit d’ouvrir les mentalités et de motiver les hommes à prendre également en charge les enfants sans être pénalisés dans leur travail.
F.H. : Nous n’en sommes qu’au stade de la réflexion, mais l’idée est d’essayer de trouver un consensus pour que les horaires de travail puissent être plus élastiques à un moment donné. Quand un enfant est malade, qu’il faut l’accompagner à des loisirs, quand il faut prendre soin d’un parent âgé, il faudrait cette souplesse du travail qui manque encore en France mais qui existe déjà dans les pays du Nord. Bien sûr, il faut s’adapter aux contraintes de certains métiers : par exemple dans la vente, l’absence d’une salariée doit être compensée. Mais chez les cadres, le travail peut tout aussi bien être effectué en horaires décalés, ou de la maison… Tout cela est vraiment une question de mentalités.
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