Kenza Drider, 32 ans, porte le niqab depuis 13 ans, et ce matin elle devait se rendre à Paris pour une émission de télévision à laquelle elle a été invitée. Elle risque 150 euros d’amende et l’obligation d’accomplir un stage de citoyenneté. C’est en effet aujourd’hui le jour d’entrée en application de la loi interdisant le voile intégral dans les lieux publics.
Pas question pour la jeune femme de se plier à la nouvelle réglementation, celle-ci s’est adressé aux journalistes, pour protester. Elle estime que « cette loi viole le droit » et qu’elle est une atteinte à ses « droits européens », « je ne fais que les défendre : c'est-à-dire ma liberté d'aller et venir, ma liberté religieuse », a-t-elle déclaré à l’AFP. Cette mère de 4 enfants était accompagnée de son mari, qui est aussi monté au créneau pour s’opposer à la nouvelle législation : « Selon cette loi, mon épouse devrait rester enfermée chez elle, vous trouvez ça normal ? Je n'arrive pas à comprendre cela dans le pays des droits de l'Homme », et de surenchérir « vous pensez que l'important en France ce sont ces 500 à 2000 femmes qui portent le voile intégral ? »
La période de médiation et de pédagogie prend fin aujourd’hui concernant cette loi, dont le texte formule l’interdiction de dissimuler son visage dans l’espace public, que ce soit avec un voile, un casque ou une cagoule... Les commerces, les transports, les gares, les parcs, les cafés mais aussi les mairies, écoles et hôpitaux sont visés. La France est le premier pays européen à procéder à l’interdiction généralisée du voile intégral dans les lieux publics.
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