Comme il était possible de le prévoir, la réforme de l’évaluation des professeurs a provoqué des remous du côté des syndicats. En effet, pour protester contre ce projet du ministère de l’Éducation qui prévoit que les professeurs soient évalués exclusivement par les proviseurs des établissements, la quasi-totalité des syndicats d’enseignants appellent à une journée de grève et de manifestations demain (jeudi ndlr). Seul le Sgen-CFDT ne s’est pas joint à la mobilisation. Dans le secteur de l’enseignement primaire, la grève devrait cependant n’être que légèrement suivie en raison du service minimum d’accueil (de 8,5 à 20% de grévistes). Mais elle devrait néanmoins l’être davantage de la part du secondaire. Des mouvements sont donc attendus dans tous les départements et notamment à Paris, où la manifestation partira à 14h 30 de Denfert-Rochereau pour arriver à Sèvres-Babylone.
Plus concrètement, les syndicats de la FSU jugent ce projet d’évaluation des professeurs (cette dernière déterminant également l’évolution de leur salaire) impraticable, avançant l’argument que les chefs d’établissements n’ont pas les compétences pour évaluer le travail pédagogique et disciplinaire des enseignants. Ce à quoi le ministre de l’Éducation Luc Chatel a répondu hier sur RMC qu’il ne souhaitait pas « que le chef d’établissement évalue seul un enseignant », ajoutant que l’idée est de « donner des responsabilités, ce n’est pas un gros mot, de management aux chefs d’établissement ». « Prenons l’exemple d’un proviseur qui est un ancien conseiller principal d’éducation, un ancien surveillant ou professeur d’éducation physique. Comment va-t-il évaluer un agrégé de mathématiques ? Eh bien naturellement, le chef d’établissement doit s’entourer de compétences, des corps d’inspection qui sont compétents pour ça (...) et à la fin, il y aura un avis global qui tiendra compte de toutes ces compétences », a-t-il conclu.
Rappelons en outre que la pétition intersyndicale exigeant le retrait de ce projet de réforme avait recueilli hier environ 62 000 signatures électroniques.
Alexandre Roux
Avec AFP
Crédit photo : Goodshoot
Les professeurs pourraient être évalués par les proviseurs
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