Fleur Pellerin présentait ce mercredi les grandes lignes du plan du gouvernement pour le numérique en Conseil de ministres. Jeudi, elle montrait le bout de son nez à Deauville pour manifester son soutien quant à la présence des femmes dans le secteur du digital. « Depuis que j’ai pris mes fonctions au gouvernement il y a cinq mois, je n’ai pas croisé beaucoup de femmes. » Rien de très étonnant malheureusement pour une ministre en charge des PME, de l’innovation et de l’économie numérique. « Je vois des PDG, des cadres supérieurs, des décideurs politiques, des représentants syndicaux à longueur de temps, et dans ce beau petit monde je crois qu’il y a moins de 10% de femmes », a déclaré la ministre, qui veut montrer son investissement dans les problématiques de parité. « Avec Najat Vallaud-Belkacem, nous avons le sentiment qu'une nouvelle génération est là, à l’Assemblée et dans les ministères, mais il y a encore beaucoup à faire. Il faut plus de femmes dans les comités exécutifs, et nous sommes venues à Deauville pour manifester notre soutien aux femmes leaders d’opinion ».
D’où le souhait exprimé par la ministre de travailler encore sur l’accès des formations aux métiers de l’ingénierie et des nouvelles technologies pour les femmes, mais pas que… « Les métiers de l’économie numérique sont encore peu connus, les jeunes manquent d’information », mais surtout les programmes des universités et les écoles ne sont pas forcément au diapason de ce « gisement d’emplois potentiels ». Pour y remédier, Fleur Pellerin rêve d’une Silicon Valley à la française. « Il faut aller plus loin que les incubateurs de start-ups, il faut un quartier entier qui regroupe les formations, les écoles, les jeunes entreprises, les pôles d’innovation pour que tous ces acteurs puissent échanger et grandir. » Si la ministre ne se fait pas d’illusions sur la possibilité de financements publics pour que le Paris-Capital Start’up sorte de terre, elle sait que le projet ne manquera pas d’attirer les investisseurs privés.
Devant un parterre de femmes venues l’écouter sur « l’impact des nouvelles technologies sur notre rapport au temps », Fleur Pellerin revient sur le Mouvement des pigeons, né sur Twitter. Cette médiatisation à grande vitesse par les réseaux sociaux l’a déstabilisée et forcée à réagir vite, un procédé qu’elle n’a pas vraiment apprécié même si elle estime et soutient la cause des entrepreneurs. Côté vie privée, la ministre, qui est aussi maman d’une petite fille de huit ans, se révèle être une geek confirmée, accro à son smartphone et à toutes les applications pratiques. Mais la 3G et les gadgets « ne changent pas vraiment la donne » quand on a un portefeuille ministériel très (trop ?) vaste, qui va de la fiscalité des entreprises aux innovations et aux télécoms. Overbookée comme sa copine Najat, et tout aussi populaire, Fleur n’est pas pressée que ça se calme, le job est trop excitant.
Sexisme : un député UMP qualifie Fleur Pellerin de « pot de fleurs »
Women’s forum 2012 : 1er jour, 3 femmes puissantes
Women’s forum 2012 : Sao Paulo, le Davos des femmes s’exporte au Brésil