Patricia Khenouna : Oui, la précarité est plus que jamais présente, et on voit notamment de plus en plus de femmes en difficultés qui se retrouvent dans la rue, posant ainsi divers problèmes de sécurité. En 1999, 13,3% des appels recensés par le Samu social concernaient des femmes, en 2009 ce taux est passé à 16,7%. En conséquence le visage de l’engagement évolue aussi, les bénéficiaires sont plus nombreux, mais les bénévoles aussi. L’image de la gentille dame de la paroisse a bien changé, et les jeunes sont très nombreux à proposer leur aide et leur temps, ils ne sont pas aussi individualistes qu’on le dit. Les outils numériques permettent aussi de communiquer et de mobiliser plus facilement, et Dieu sait que le nerf de la guerre, en cette période de crise, reste la communication et la levée de fonds.
P. K. : Ce sont des associations repérées par la rédaction, auxquelles nous consacrons un portrait chaque mois dans la rubrique « solidarités » du magazine Sélection Reader’s Digest. Nous les choisissons avec le souci de privilégier les petites structures peu connues, pour leur offrir de la visibilité, réparties sur tout le territoire, et pas seulement en région parisienne. Nous cherchons également à varier les domaines d’action. Cette année encore, les associations en lice constituent un patchwork qui va de l’aide aux femmes vietnamiennes, aux parents d’enfants toxicomanes, d’un foyer d’accueil pour les animaux des personnes sans domicile fixe, à des actions de réinsertion sociale. Ce qui me frappe toujours, c’est le dénominateur commun des personnes qui sont à l’origine de ces initiatives solidaires : toutes sont en quête de sens face aux débats qui agitent notre société, et veulent se rendre concrètement utiles.
P. K. : Il y a encore des milliards de choses à faire, et il serait dommage d’attendre qu’elles se réalisent sur une seule année. J’espère que cette opération a permis de faire prendre conscience de l’importance du travail associatif et de ses besoins. Il faut absolument que les compétences acquises dans le bénévolat soient mieux valorisées en France. Ce sont des expériences humaines uniques, et des formations de terrain qui comptent autant que les formations classiques. Dans certaines missions, on apprend par exemple beaucoup sur la gestion de crise : un bénévole chez SOS Amitié doit être prêt à recevoir le coup de fil de quelqu’un qui est sur le point de se suicider, mais qui ne veut pas être seul pour passer à l’acte. Le mot « bénévole » revêt souvent dans notre pays la connotation d’amateur, c’est tout l’inverse, cela exige beaucoup de professionnalisme.
Le Prix de la Solidarité Sélection – France Bleu 2011 sera décerné le 5 décembre au Théâtre du Vieux-Colombier, à Paris (6ème), en présence de Christophe Malavoy, le parrain, Yves Duteil, Président d'honneur du Prix, et Anne Roumanoff, chroniqueuse du magazine Sélection et marraine du Prix 2010.
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