Les Filles à Fromages sont-elles aussi cool que les buveuses de bière ?

Breaking news les filles, vous avez le droit de manger du fromage coulant, à croûte noire, puant, puisque le « Cercle des filles à fromages » a brisé ce tabou sexiste qui brimait notre condition de gastronomes en mini-jupes depuis trop longtemps. 

Né l'an dernier à Paris, à l'initiative d'un groupe de foodistas composé de restauratrices, comédiennes, femmes de médias, etc., ce collectif se réunit ponctuellement pour déguster tommes, camemberts, chèvres, crottins, fourmes, et pour prouver « qu'on peut rester belle et sexy en mangeant des fromages français »... Elles concilient « élégance et passion fromagère », et se félicitent de réhabiliter l'art fromager français, « dans un contexte de diabolisation diététique des fromages, totalement injustifiée et insupportable ». Là-dessus, on les suit à 200%, pas besoin d'être épicurienne pour croire aux 1001 vertus du fromage sur notre moral, denrée qui est, du reste, beaucoup moins calorique qu'on ne pense.

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Mais avons-nous attendu ce raout médiatique de it-girls pour organiser des soirées vin-fromage mixtes ou entre filles ? Qui sont ces pauvres Parisiennes qui n'avaient jamais osé commander une assiette de fromage au resto, proposer un camembert au four à partager en amoureux, ou se faire une tartine de chèvre devant la télé ? Voilà bien un acquis des provinciales sur les filles trop bien élevées de la capitale : chez les péquenauds, on fait moins de chichi...

Le « Club des buveuses de bière » a beau n'exister à Lille que depuis trois ans, les filles du Nord boivent de la bière dès l'âge de 16 ans (avec modération) depuis belle lurette, en canette, bouteille ou pression, et ça ne fait pas vraiment peur aux hommes (au contraire). Mais il faut avouer que lorsqu'une Lilloise débarquée à Paris commande une pinte en terrasse, on lui fait remarquer. De même la résistance des Berrichonnes à la Suze de l'apéritif ou à la poire digestive n'a jamais entamé leur grâce ni leur capacité à se faire épouser d'un Parisien...

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La vraie question existentielle du jour est : Pourquoi parce que nous portons de jolis souliers et du maquillage, ne devrions-nous boire ou manger que ce qui se rapporte au luxe et à l'élégance ? Si lors d'un repas en amoureux je décide de ne pas manger de Maroilles ou d'escargots à l'ail, ce n'est pas parce que je suis une fille, mais par respect et correction pour mon voisin d'en face, et j'attends de lui qu'il ait la même délicatesse. Question de politesse, et non de sexe.