Un mois jour pour jour après que Standard and Poor's a privé la France et l'Autriche de leur « triple A », l’agence d’évaluation financière Moody’s a annoncé, lundi soir, qu’elle envisageait elle aussi d’abaisser à moyen terme la solvabilité maximale (« AAA ») qu’elle attribue à la France. La Grande-Bretagne et l’Autriche seraient également concernées par cette dégradation. Une décision qui intervient au lendemain du vote, en Grèce, du programme d’austérité exigé par les créanciers du pays et qui devrait aboutir à l’adoption par la zone euro d’un plan de sauvetage d’une ampleur sans précédent dans le monde.
Pour le ministre des Finances François Baroin, cette décision est liée aux « risques pesant sur la zone euro » tandis que George Osborne, ministre britannique des Finances, a pour sa part qualifié de « retour à la réalité » l'annonce de Moody's. Il a par ailleurs estimé que c'était « la preuve, dans la situation mondiale actuelle, que la Grande-Bretagne ne pouvait renoncer à traiter » la question de sa dette.
« La perspective négative associée à la note de ces trois pays tient compte de la présence d'un certain nombre de pressions de crédit susceptibles d'exacerber la sensibilité des finances publiques de ces Etats et leurs programmes d'austérité à toute nouvelle dégradation de la conjoncture économique et de la situation financière européennes », estime l’agence américaine qui a également indiqué avoir abaissé la note de solvabilité de l’Italie d’un cran, à « A3 », celle du Portugal d’un cran à « B3 », et celle de l’Espagne de deux crans à « A3 ». La Slovaquie, la Slovénie, et Malte ont également vu leur notation de crédit abaissée. A moyen terme, ces six pays pourraient une nouvelle fois subir une dégradation de leur note. En cause, « l'incertitude entourant premièrement les perspectives de réformes structurelles du budget et de l'économie de la zone euro et, deuxièmement les ressources qui seront mises à disposition pour faire face à la crise ».
Malgré tout, l’agence d’évaluation financière souligne que « l'engagement des autorités européennes à préserver l'union monétaire et à mettre en œuvre toutes les réformes nécessaires pour restaurer la confiance des marché est un facteur important ayant limité l'ampleur des ajustements de notes » annoncés lundi.
Crédit photo : AFP
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