Le secteur du luxe ne connaît pas la crise, c’est ce qu’indiquent les chiffres records des ventes 2011 publiés en février par les grands groupes Hermès, LVMH ou PPR. Le fabricant des célèbres carrés de soie a engrangé 2,84 milliards d’euros de recettes, le double de 2005. Tiré par sa locomotive Louis Vuitton, le numéro un mondial LVMH (Dior, Fendi, Céline, Bulgari, Chaumet, Guerlain, etc…) a fait plus de 3 milliards d’euros de bénéfice, du jamais vu. PPR a annoncé jeudi 4,9 milliards d’euros de vente, près d’un milliard de plus que l’an dernier, pour son pôle luxe emmené par Gucci, mais aussi Bottega Veneta, Yves Saint Laurent, Balenciaga ou Boucheron.
Même ciel radieux du côté des Suisses Richemont (Cartier, Piaget, Baume & Mercier, Montblanc, Lancel, Van Cleef & Arpels), et Swatch Group, du Britannique Burberry, et de l’Italien Prada.
Un succès à l’explication simplissime : la demande explose. Entre 1995 et 2011, le marché du luxe est passé de 77 milliards d’euros à 191 milliards, et pourrait atteindre 230 milliards d’ici 2014, selon le cabinet Bain & Company. Non seulement le client traditionnel du luxe est moins touché par la crise que le consommateur lambda, mais les amateurs de ces produits haut de gamme sont prêts à se serrer la ceinture pour posséder l’objet tant convoité. « Le ressort n’est pas le prix mais l’image », résume Serge Carreira, professeur à Sciences Po. Dior a su institutionnaliser son identité, et Gucci dépoussiérer son image, poursuit-il. Mais c’est surtout la forte croissance des pays émergents d’Asie et d’Amérique latine qui assure l’excellente santé des groupes qui s’y précipitent. Les achats des Chinois explosent, et représentent 17% du marché. En outre, l’essor du tourisme de shopping permet de booster le marché européen.
Élodie Vergelati
Avec AFP
Crédit photo : iStochphoto
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