La Grèce retrouve enfin le sourire. Le pays a recueilli vendredi l'accord d'une majorité de ses créanciers privés pour la restructuration de sa dette élevée à 350 milliards d'euros, selon les chiffres du gouvernement. L'offre d'échange de dette lancée le 24 février a atteint près de 84% d'acceptation de l'ensemble des créanciers privés, dont 85,8% des seuls détenteurs d'obligations de droit grec. L'objectif est même dépassé, le taux d'adhésion global est supérieur au seuil minimum défini par la Grèce pour procéder à l'échange, soit 75%. Mais il reste inférieur à l'objectif de 90% que s'était fixé le gouvernement, ce qui explique qu'il ait recommandé vendredi l'activation des clauses d'action collective (CAC) attachées aux obligations qui doivent être échangées. La décision d'activation des CAC devrait être examinée en commun par Athènes et ses partenaires de la zone euro aujourd’hui à 13h00.
« La plus importante restructuration de dette jamais entreprise »
Le ministre des Finances Grec, M. Venizelos a d'ores et déjà salué les résultats de l'offre : « je souhaite exprimer ma gratitude à tous nos créanciers qui ont soutenu notre ambitieux programme de réforme et d'ajustement, et qui ont partagé les sacrifices du peuple dans son effort historique ».
Il a assuré que la Grèce allait « continuer à mettre en oeuvre les mesures nécessaires pour finaliser les ajustements fiscaux et les réformes structurelles auxquels elle s'est engagée ». « Le taux de participation de 83,5% prouve le bien-fondé de l'accord trouvé entre le comité de pilotage, les autorités grecques et la zone euro sur les termes et conditions de l'échange volontaire de dette », a réagi l'Institut de la Finance Internationale (IIF) dans un communiqué. Le patron de l’institut Charles Dallara, qui représente les principales banques de la planète, a salué le fort taux d'adhésion des créanciers privés à l'opération qui constitue « la plus importante restructuration de dette jamais entreprise ». L'échange concret des titres doit avoir lieu lundi 12 mars pour les obligations de droit grec. Les détenteurs de titres de droit international ont jusqu'au 23 mars pour présenter leur réponse à la proposition. Ainsi le taux de participation finale pourrait être encore supérieur, d’autant plus qu’il ne permet pas à ceux qui ont déjà adhéré à l'offre de revenir sur leur décision.
(Source AFP)
Crédit photo : AFP/Ministre grec des Finances Evangelos Venizelos le 8 mars 2012 à Athènes
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