En 2011, la « journée de solidarité » a rapporté 2,33 milliards d’euros. Une somme en hausse de 4,2% par rapport à l’année précédente. Initialement programmée le lundi de Pentecôte, cette journée cotisée mais non rémunérée peut, depuis 2008 et le tohu-bohu qu’elle a provoqué, se faire n’importe quand dans l’année. Aujourd’hui, certains sont donc au travail tandis que les autres ont prolongé leur weekend : 4 salariés sur 5 dans le privé seraient restés chez eux, en revanche les commerces ont pour la plupart ouvert leurs portes.
L'AD-PA conteste
Mise en place pour financer une partie des aides aux personnes âgées et aux handicapés, après la canicule de 2003, cette journée de travail non payée provoque encore et toujours de vastes débats. L’AD-PA, l’Association des Directeurs au service des personnes âgées, conteste les chiffres officiels sortis ce matin : la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) affirme que l’an dernier 1,4 milliard d’euros a bénéficié aux personnes âgées et que 933 millions ont été attribués aux personnes en situation de handicap. Faux, rétorque l'AD-PA. 500 millions d’euros auraient servi à combler une partie du déficit béant de la Sécurité sociale ou du budget de l’Etat. Et depuis huit ans que la mesure existe, quelque 2 milliards d’euros seraient passés à la trappe, d’après Pascal Champvert, président de l’AD-PA.
Une goutte d’eau dans le financement de la dépendance
Finalement, chaque salarié travaille donc une journée par solidarité, mais la somme récoltée est loin de couvrir les besoins des Français : entre 20 et 24 milliards d’argent public sont consacrés chaque année à la dépendance des personnes âgées. Un chiffre qui ne concerne pas les personnes en situation de handicap et qui devrait encore augmenter puisqu’à l’horizon 2050. Il devrait y avoir plus de 11,9 millions de Français de plus de 75 ans, soit 16% de la population totale, et parmi elles, 2,3 millions qui seront dépendantes contre environ 1,2 million aujourd’hui.
Tous les salariés sauf… les parlementaires
Le député de l’Aisne, apparenté PS, René Dosière, s’est étonné ce matin que les parlementaires français, qui ont voté cette loi, ne participent pas à cet élan solidaire obligatoire. Un oubli qu’il a mis sur le compte de la dénomination de leur rémunération : « Cela provient du fait que juridiquement les parlementaires n'ont pas un traitement mais une indemnité, ce qui signifie que certains peuvent continuer à exercer une activité professionnelle, pour laquelle ils paieront au titre de la journée de solidarité ». Il a appelé l’Assemblée à étudier sérieusement la question précisant que réformer cet « oubli » ne nécessiterait pas d’amendement.
Laure Gamaury
(Sources : leparisien.fr, lemonde.fr)
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