Le gel des prix annoncé pendant la campagne de François Hollande n’aura pas lieu : Jean-Marc Ayrault vient d’annoncer son plan pour obtenir une baisse des prix du carburant. Il compte réduire la taxe sur les produits pétroliers, communément appelée TICPE, ex-TIPP, qui représente à peu près 61 cts pour un litre d’essence et 43 cts pour un de gazole. Or, étant donné la période d’austérité budgétaire, le Premier ministre ne peut se permettre de rogner substantiellement cette taxe qui a tout de même rapporté 25 milliards d’euros en 2011. La baisse devrait donc être de l’ordre de quelques centimes d’euros. Cette mesure, incluse dans le projet de finances 2013, sera mise en route au plus tôt à la fin du mois de septembre.
Pour compléter cette régulation ultra légère du prix des carburants, Jean-Marc Ayrault compte négocier une baisse des tarifs des pétroliers et des professionnels de la grande distribution. Pierre Moscovici, le ministre de l’Économie, doit recevoir aujourd’hui lundi 27 août et demain les industriels pour tenter de les convaincre. Les négociations s’annoncent difficiles : les pétroliers traînent des pieds après une 1re surtaxe en début d’année d’environ 500 millions d’euros. De plus, les stations-service dénoncent des marges extrêmement maigres, de l’ordre d’un centime d’euro par litre, tandis que le raffinage est en chute libre mais que les grands groupes comme Total s’en mettent plein les poches.
Le ministère de l’Écologie devrait publier aujourd’hui les relevés hebdomadaires des prix à la pompe. Des prix très proches de leurs records de mars-avril qui laissent peu de marge au gouvernement. D’ailleurs, cette mesure serait assez impopulaire chez les automobilistes puisque selon un sondage Ifop pour Sud Ouest Dimanche en date du 26 août, 55% des Français se disent « plutôt mécontents » de la proposition gouvernementale. Pierre Moscovici devrait d’ailleurs également accueillir les associations de consommateurs à Bercy en début de semaine.
La mesure régulatrice annoncée semble temporaire : Jean-Marc Ayrault a colmaté une brèche mais devrait s’attaquer plus en profondeur au problème de la flambée des prix à la pompe. Il a évoqué « un mécanisme qui régule le prix des carburants » mais pour l’instant, il n’a fourni aucune précision. Il a seulement écarté définitivement un retour de « la taxe flottante » qui grèverait durablement le budget de l’État.
Laure Gamaury
Source : lci.tf1.fr
Crédit photo : AFP
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