Elles sont les principales bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Or, on sait que l’APA ne suffit pas pour couvrir les besoins des personnes les moins autonomes. Et les femmes sont d’autant plus démunies que le montant de leur retraite est très inférieur à celui des hommes. Elles touchent en moyenne 1000 euros par mois contre 1600 euros pour les hommes, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques parue en 2004.
Le plus souvent, les femmes vieillissent seules, les hommes à deux. Après 75 ans, une femme sur cinq se retrouve sans conjoint, ni enfant pour la soutenir si elle est dépendante, alors que la situation ne concerne que 12% des hommes, suivant l’enquête Félicie réalisée en 2008 par l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED). La raison : l’espérance de vie des femmes est supérieure à celle des hommes.
Mais, bonne nouvelle, la situation devrait s’arranger d’ici 2030. Même si le nombre de divorces augmente, « cette situation sera plus que contrebalancée par le recul très marqué du veuvage dû à la baisse de la mortalité et au rapprochement des espérances de vie entre hommes et femmes. Elles pourront ainsi compter plus fréquemment sur la présence d’un partenaire pour faire face à leur dépendance et ceci dans tous les pays, » à en croire l’INED. Ouf !
Les femmes sont particulièrement concernées par la dépendance car elles y sont confrontées personnellement, mais aussi parce que ce sont souvent elles qui prennent soin des personnes en perte d’autonomie. Ainsi en France, 70% des aidants sont des femmes, filles ou conjointes des personnes âgées. Agées en moyenne entre 51 et 75 ans, ces femmes sont souvent obligées de mettre leur carrière professionnelle entre parenthèses. En effet, le temps consacré aux personnes dépendantes est en moyenne de 5h30 par jour. Et cela a des conséquences sur le parcours professionnel de ces femmes, et par ricochet sur le montant des retraites qu’elles percevront à l’avenir.
Et les hommes dans tout ça ? Ils ont plus de difficulté à assumer la dépendance de leur épouse que l’inverse. Or, il faudra bien qu’ils s’y mettent. Une étude de l’IFOP montre que la population des personnes dépendantes devrait augmenter de plus de 70% d’ici 2030. Les femmes auront clairement besoin d’aide et de soutien. Il faut donc mieux accompagner les aidants, pas seulement financièrement mais aussi psychologiquement.
ALLER PLUS LOIN : Lisez l'article d'Alix Foriel sur la dépendance, un défi pour notre société.