Le FMI craint le pire. Alors que démocrates et républicains n’ont toujours pas trouvé d’entente au sujet de la dette, les Etats-Unis pourraient se retrouver en situation de défaut de paiement le 2 août prochain.
La mise en défaut de paiement des Etats-Unis, premier actionnaire du FMI, serait une catastrophe pour le monde entier. Comme l’a affirmé le ministre des Finances du pays, Evangélos Vénizélos : « Le soutien des Etats-Unis à travers le Fonds monétaire international est particulièrement important pour la Grèce, la zone euro, pour l’économie internationale et pour la gouvernance économique internationale ». Pour la première puissance mondiale, l’enjeu est de taille sachant qu’en mai dernier la dette du pays a atteint le seuil maximum autorisé qui est de 14 300 milliards de dollars (9 948 milliards d’euros).
Lors d’une allocution télévisée, le président Barack Obama a appelé les partis à « un compromis juste » soulignant le fait que « compromis n’est pas un gros mot ». Mais les tensions entre les élus démocrates et républicains au Congrès ne cessent pas. Le chef de la Maison Blanche souhaite un accord visant à baisser le déficit de 4 milliards de dollars, dont l’effort de réduction des dépenses sera partagé par toutes les catégories de la société. Mais il se heurte aux républicains qui refusent catégoriquement cette option. Ces derniers s’opposent également aux appels de la Maison Blanche à la suppression des exemptions fiscales pour les entreprises et les particuliers les plus riches.
Ces mesures ne suffisent pas pour le FMI qui dénonce la trop faible consommation des ménages, la timide réduction du taux de chômage, la poursuite de la baisse des prix immobiliers et des investissements jugés trop modestes. Il demande « une réforme de la protection sociale, y compris des économies supplémentaires sur la santé, ainsi que des hausses de recettes, y compris en réduisant les niches fiscales ». Le FMI a déjà prévenu que si le Congrès n’arrivait pas à trouver une entente, les Etats-Unis subiraient un « choc grave ». Face à ces incertitudes, le dollar a chuté à son niveau le plus bas depuis le 17 mars. Pour le président Barack Obama, le défaut de paiement serait une solution catastrophique : « Faire défaut sur nos obligations serait un résultat risqué et irresponsable (...). Nous risquerions de déclencher une grave crise économique, une crise provoquée presque entièrement par Washington ».
Claire-Marie Allègre
(Source : Le Monde)
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