Prime dividende : les salariés déçus par un bonus « ridicule »

Conso

Publié le 31 octobre 2011 à 14:59

Par Marion Roucheux

La prime Sarkozy sur le dividende, adoptée par l'Assemblée en juin 2011, sera versée à environ 4 millions de salariés. Son montant, qui devrait s'élever en moyenne à 300 euros, déçoit lourdement les bénéficiaires.

Prime dividende : les salariés déçus par un bonus « ridicule »© Hemera

C’est aujourd'hui que s’achèvent les négociations sur la prime dividende. Également appelée prime Sarkozy, cette mesure impose aux entreprises de plus de 50 salariés de verser une prime à leurs employés si les dividendes attribués aux actionnaires en 2011 sont supérieurs à la moyenne de ceux versés les deux années précédentes. Ceux qui toucheront la prime Sarkozy percevront en moyenne 300 euros, une somme bien éloignée de celle promise par le gouvernement.

En avril dernier, Nicolas Sarkozy, à l’initiative de cette mesure qui a été adoptée par les députés en juillet 2011, avait déclaré : « quand on peut donner aux actionnaires, on peut donner aux salariés ». D'après le gouvernement, plus de 4 millions de salariés pouvaient potentiellement en bénéficier. Mais avec la crise, de nombreuses entreprises n'ont pas augmenté leur dividende et les promesses du gouvernement sont largement revues à la baisse. En effet, les estimations avaient porté ce bonus à environ 700 euros. Dans la réalité, à l’heure où les négociations se terminent, la moyenne des primes s’élèvera péniblement à 300 euros. Avec des exemples qui déçoivent amèrement les salariés qui toucheront cette prime.
Dépités, les salariés de Securitas se sont ainsi vu offrir une prime d’un montant de 3,50 €, revalorisée ensuite à 8 €. Xavier Bertrand, ministre du Travail, a lui-même qualifié de « ridicule et dérisoire » cette somme. Les employés d’Ipsos, eux, ont négocié âprement avec la direction. Après dix jours de grève, alors qu’ils se voyaient proposer une prime de 24 €, les salariés sont parvenus à fixer un montant compris entre 100 € et 300 €, selon le salaire et l’ancienneté des bénéficiaires.

Reste que dans les entreprises au taux de rentabilité élevé, les salariés sont plus chanceux : ils toucheront 1200€ chez Hermès, 600€ chez LVMH, Michelin ou Sanofi ou encore entre 450€ et 765€ chez L’Oréal. Dans les entreprises du CAC 40, les primes varient fortement, allant en moyenne de 50€ à 400€.

Au total, l’Insee estime que 600 millions d’euros seront reversés par le biais de ces primes, contre 2,8 milliards d’euros annoncés par le gouvernement cet été.

(Source : Le Parisien)
Crédit photo : Hemera