Le Secours catholique publie aujourd’hui son rapport statistique annuel 2010 sur l’évolution de la pauvreté en France. Il en ressort des chiffres alarmants quant à la précarité des jeunes en France. L’association estime en effet que les jeunes de 18 à 25 ans sont la classe d’âge la plus touchée par la pauvreté.
Le rapport révèle que les jeunes subissent de plein fouet la crise économique et sociale que traverse l’Hexagone. S’ils sont plus diplômés et qualifiés que les générations précédentes, ils sont paradoxalement plus précaires. Ainsi, pour la première fois, la proportion de personnes ayant un niveau d'étude supérieur (39,8%) est plus importante que celle n'ayant pas dépassé le primaire (36,6%). « Cela démontre que même le niveau d'étude supérieur ne met pas à l'abri de la pauvreté », souligne Bernard Thibaud, secrétaire général du Secours catholique. Parmi les jeunes reçus par l'association, un tiers est sans aucune ressource, 36% vivent dans un logement précaire et plus de 40% sont au chômage.
Les 18-25 ans représentent 12 % des bénéficiaires de l'association, alors qu'ils représentent environ 10 % de la population française totale. Ils « sont aujourd'hui les plus touchés par la pauvreté, bien plus que les personnes âgées », affirme Bernard Thibaud, estimant que « près d'un jeune sur cinq » est concerné. Le Secours catholique distingue les jeunes « en extrême précarité » (17 %) , souvent des hommes d'Europe de l'Est et d'Afrique subsaharienne sans titre de séjour et des jeunes Français en rupture familiale et à la rue.
Par ailleurs, cette précarité des 18-25 ans pèse en conséquence sur le budget de leur famille pour qui ils représentent une charge financière lourde. « Un couple voit ainsi son niveau de vie diminuer de 25% lorsqu’il a à sa charge un jeune sans revenu. Et pour une mère seule, la diminution est de 33 % », précise le rapport.
Près d'1,5 million de personnes ont bénéficié en 2010 de l'aide du Secours catholique (+2,3 % par rapport à 2009), dont 702 000 enfants. Les familles représentent plus de la moitié des situations traitées. Ce, malgré une hausse de 5% environ du niveau de vie moyen des ménages accueillis (576 euros en 2010). Une augmentation qui est insuffisante « pour qu'ils puissent sortir de l'extrême pauvreté. Plus de 90 % des ménages rencontrés vivent au-dessous du seuil de pauvreté (954 euros pour une personne seule, selon l'Insee en 2009 », souligne le rapport.
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Crédit photo : Pixland
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