Alors que la France est menacée de perdre son triple A avant Noël, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) indique que l’Hexagone devrait connaître une récession économique au quatrième trimestre 2011 et au premier trimestre 2012. L’activité économique devrait ensuite redémarrer faiblement au deuxième trimestre, mais l’acquis de croissance pour 2012 sera alors fin juin de 0%.
Il sera « difficile » d’atteindre 1% de croissance sur lequel tablait le gouvernement pour mettre en place son deuxième plan de rigueur. Pour y parvenir il faudrait que le produit intérieur brut (PIB) augmente de 1,3% sur chacun des deux derniers trimestres. « Il est clair que cela est difficile, au vu de notre scénario » qui prévoit un lent redémarrage de l'activité en France, a déclaré Sandrine Duchêne, chef du département de la conjoncture de l'Insee.
« Pour la France, les enquêtes de conjoncture montrent actuellement un fort ralentissement de l'activité », a-t-elle souligné, prévoyant un recul du PIB de 0,2% au quatrième trimestre par rapport aux trois mois précédents, suivi d'une contraction de 0,1% au premier trimestre 2012.
La récession devrait donc être brève. « Notre scénario prévoit beaucoup d'inertie », a ainsi précisé Sandrine Duchêne. « Parce que les moteurs de la reprise française pendant deux ans, l'investissement et l'emploi, calent. Et quand un tel phénomène se produit, redémarrer la machine économique prend beaucoup de temps ».
Du côté de l’emploi, la situation ne devrait pas s’améliorer. Le chômage qui atteignait 9,3% en France métropolitaine au troisième trimestre 2011 devrait s’élever à 9,6% en juin et être alors de 10% pour la France entière.
La ministre du Budget, Valérie Pécresse, a réagi à ces chiffres en déclarant qu’il ne s’agissait « que de prévisions » faites à partir « d’enquêtes réalisées auprès des chefs d’entreprise ».
À gauche, Michel Sapin, chargé du projet présidentiel de François Hollande, déclarait hier « la France est en récession. Ce que l'on pouvait craindre, ce que nous pensions comme inévitable, est aujourd'hui la réalité. La crise n'est donc pas derrière nous. La France est dans la crise et la crise est encore largement devant nous ».
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