Portraits
De la communication au tapis contemporain, Camille Chevalier
Publié le 18 mars 2010 à 09:00
Par Candice Satara-Bartko
A 28 ans, Camille Chevalier a lancé Chevalier édition, une marque de tapis haut de gamme. Un pari risqué pour cette jeune Parisienne qui a quitté un métier solide dans la communication pour une grande aventure entrepreneuriale et aussi familiale.
De la communication au tapis contemporain, Camille Chevalier De la communication au tapis contemporain, Camille Chevalier
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Comment l’aventure est née ?


A l’origine il y a Chevalier Conservation, une maison réputée dans le nettoyage, la restauration, l’expertise de tapis et tapisseries. Créée par l’arrière grand-père de Camille Chevalier, la société s’est développée au fil des décennies transmettant un savoir-faire unique. En 2008, l’entreprise ajoute une corde à son arc et décide de créer une marque de tapis contemporains hauts de gamme.

Sans hésiter, Camille Chevalier accepte d’incarner ce renouveau artistique et lance en novembre 2008, entourée de son père et de son frère, la griffe Chevalier édition.

Bien qu’elle ait  toujours baigné dans cet univers, Camille Chevalier ne s’était jamais vu faire carrière dans la restauration de tapis, à la différence de son frère qui dirige Chevalier Conservation. Jusque là, elle faisait ses armes dans la communication, un métier où elle appréciait le relationnel et les missions,  mais qui commençait aussi à l’ennuyer.

Ainsi,  lorsque son père lui fait part de son projet,  c’est le déclic : « l’idée m’a convaincue aussitôt, j’ai toujours été séduite par le design et la création, et puis je suis née dans une famille d’entrepreneurs, pour moi réussir professionnellement, c’est créer son entreprise ! ». 

Le challenge : Redonner sa place au tapis


La première collection de tapis est dessinée par des créateurs prestigieux qui, dès le départ, ont été séduits par le projet de Camille chevalier. Daniel Buren, Ora Ito… des designers de générations et de cultures variées, ont joué le jeu de la création artistique en utilisant le support tapis.

Durant une année, la jeune femme a dû monter son projet. A commencer par le choix de l’atelier de fabrication  qui se trouve au Tibet, et où elle se rend très régulièrement.  Elle a fait confiance à un directeur artistique qui l’a aidée à définir, « l’identité et le positionnement de la marque », puis à élaborer la première collection.

Les conseils de  son père et de son frère,  sur  toute la partie savoir-faire et fabrication, lui ont été également  précieux pour affiner son projet : «  nous voulions que nos tapis soient noués mains avec de belles matières et y associer un style contemporain », explique Camille Chevalier. « Le choix des artistes par la suite était fondamental, un gage de crédibilité pour la marque », poursuit-elle.

En définitive, la démarche de la jeune femme dépasse la simple création de tapis, ce qu’elle  souhaite particulièrement, c’est « redonner une vraie place au tapis en le rendant artistique et créatif ». 

Se faire connaitre


Aujourd’hui, la maison propose des éditions limitées et des séries illimitées qui peuvent être personnalisées.  Le  service qu’elle propose est de qualité,  Camille Chevalier  vient faire des démonstrations à domicile pour les clients potentiels. 

Et c’est ce qui lui plait le plus, les rencontres, la relation de confiance qui s’établit aussi bien avec le client, qu’avec le créateur.  Dans cette démarche, elle n’est pas si éloignée de son métier d’avant. 

La créatrice de Chevalier édition ne s’en cache pas, sa clientèle de particuliers est fortunée mais elle vise aussi les architectes et les décorateurs.  Pour se faire connaitre elle a misé à fond sur la communication, « clef du succès », selon elle. Ces dépenses supplémentaires ont été rendues possibles grâce au  soutien financier  de Chevalier conservation au départ.

Des débuts prometteurs


Si les débuts  sont prometteurs, le défi à relever est de taille. «  Nous avons lancé Chevalier édition en novembre 2008, alors que la crise économique était en train de faire un raz-de-marée. Cela faisait un an que nous travaillions dessus ; les tapis étant fabriqués, nous ne pouvions plus reculer », explique Camille Chevalier qui n’oublie pas de rappeler que « la persévérance » et « la motivation » sont les maîtres mots d’une aventure comme celle-là.

Sur l’avenir la jeune chef d’entreprise est confiante : «  plus on avance, plus on se fait reconnaitre, notre notoriété s’installe. » Il y a peu de temps,  la maison Martin Margiela  la contactait pour créer des tapis.  Une récompense méritée,  mais qu’elle n’aurait jamais imaginée. Pragmatique et tournée vers l’avenir,  son prochain défi est d’installer ses tapis dans tous les salons de la planète. Ambitieux !

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