TF : Pourquoi sommes-nous soumis à une phase de somnolence après le déjeuner ?
J.P : C’est tout naturellement une question de physiologie, une journée est composée de 24h, nous aboutissons donc à midi à sa moitié ! C’est un état de veille irrémédiable, contrôlé par notre horloge interne. Le début d’après-midi symbolise notre petite porte d’entrée vers le sommeil, le soir c’est la grande. Le déjeuner n’est pas du tout maître du phénomène, il ne fait que l’accentuer. La dilatation de l’estomac, la digestion, nécessitent beaucoup d’énergie. Plus le repas sera quantitatif, copieux et riche, plus la somnolence sera décuplée !
TF : Quelles solutions devons-nous donc adopter, manger moins ?
J.P : Surtout pas ! Malgré les idées reçues, le repas du midi est le plus important de la journée, celui qui contraste entre le jour et la nuit. 40% des apports énergétiques journaliers émanent de lui. Manger moins, non, mais alléger les repas en graisses et sucres, bien évidemment ! Vous imaginez bien que la somnolence ne sera pas la même après une salade qu’après un cassoulet… Dans les bonnes pratiques, évitez également de boire de l’alcool le midi car généralement son absorption est radicale sur la sensation d’endormissement et la perte de vigilance. Pour palier cette phase de fatigue post-prandiale, n’hésitez pas non plus à prendre un café (pas plus de 3 par jour) ou un coca. Et une astuce qui fonctionne à tous les coups, faîtes de l’exercice physique ! Je ne vous parle pas d’aller courir un marathon, mais vous aérer et marcher de 5 à 20 minutes est stimulant, vous ne penserez même plus à votre coup de pompe! Et la solution majeure et maximale à conseiller quand le sommeil frappe à votre porte est bien évidemment de lui répondre en dormant (rires) !
TF : Alors justement, quel genre de sieste est efficace ? Doit-on se mettre à militer pour son retour en fin de pause déjeuner?
J.P : La sieste est extrêmement efficace ! Car justement la somnolence au cours de la journée ne représente rien de plus qu’un manque de sommeil la nuit. Du coup la sieste vous permet de récupérer un petit peu de vos carences nocturnes. Mais elle ne doit surtout pas être longue, dépassées 45 minutes vous atteindrez le sommeil paradoxal et vous réveillerez dans le brouillard. Privilégiez des temps comme un quart d’heure ou 20 minutes. Que ce soit sur votre bureau la tête plongée dans vos bras, ou sur une chaise, c’est amplement suffisant. Je ne vous cache pas que si votre entreprise met à disposition des locaux, une pièce, c’est encore bien mieux ! Vous constaterez avec grande surprise que vous vous sentirez ressourcée, de meilleure capacité physique et cérébrale, et davantage alerte ! Le militantisme peut donc commencer (rires) !
Propos recueillis par Emilie Gardes