Magali Gouraud : Je suis designer d’intérieur. Je m’occupe donc de dessiner l’intérieur des véhicules, du tableau de bord au plancher en passant par l’ébénisterie ; seuls les sièges n’entrent pas dans mon champ de compétence. Pour ce faire, moi et mon équipe partons du brief du produit et de l’étude de marché qui détaillent l’univers du véhicule et cernent les attentes des clients. Pour le choix d’un intérieur, nous fonctionnons par concours interne. Plusieurs équipes sont formées, chacune devant réaliser croquis et maquettes de l’intérieur du véhicule, tel qu’elles l’imaginent. L’équipe dont le projet a le plus convaincu est affectée à sa réalisation grandeur nature.
M. G. : Par goût pour le dessin et les arts appliqués. J’ai toujours voulu exercer un métier qui nécessite un talent artistique. A la fin de mes études primaires, j’ai donc fait un BTS Esthétique industrielle que j’ai complété par une école de design industriel. Je suis par ailleurs titulaire d’un diplôme d’arts décoratifs. Rien ne m’obligeait ensuite à mettre mes compétences aux services d’un constructeur automobile, mais la voiture est un objet qui m’attire. J’aime sa complexité et j’ai, depuis l’enfance, une attirance pour la mécanique. J’ai eu la chance de pouvoir effectuer mon stage de fin d’études chez Renault ; c’est ainsi que j’ai intégré l’entreprise en 1999.
M. G. : J’adore imaginer la vie de nos futurs conducteurs. La profession de designer permet par ailleurs de travailler en équipe. Nous suivons l’évolution du projet avec différents corps de métiers et nous nous consultons régulièrement pour améliorer la conception ou l’ergonomie du véhicule. J’apprécie particulièrement ces échanges qui sont très enrichissants.
M. G. : Je n’ai jamais ressenti de différence de traitement entre les hommes et les femmes chez Renault. J’ai toujours été bien accueillie et j’entretiens des relations cordiales avec mes collaborateurs masculins. Preuve que les femmes ont autant leur place que les hommes dans l’automobile, le service ingénierie se féminise d’ailleurs de plus en plus.
Malheureusement, ce secteur d’activités pâtit des a priori des femmes le concernant. Culturellement, rares sont les étudiantes, par exemple, qui envisagent spontanément d’y faire carrière. Mais comment l’automobile peut-elle répondre aux attentes de ses clientes si aucune ne veut s’y investir, d’autant qu’il y a, sur les routes, autant de conductrices que de conducteurs ?
M. G. : Je leur dirais qu’elles sont aussi clientes des constructeurs automobiles que les hommes, qu’elles sont les utilisatrices de leur voiture. Si elles veulent que les constructeurs répondent à leurs attentes, rien de mieux que de participer à la conception de leurs véhicules car on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Par ailleurs, le secteur automobile est si varié qu’il est impossible qu’elles ne trouvent pas un métier vers lequel se tourner.
M. G. : Renault encourage vivement les étudiantes à intégrer l’entreprise dans le cadre de stages, dans un premier temps, et les incite à rester en leur confiant des projets dès que l’occasion se présente. Par ailleurs, les écoles constituent de véritables viviers de talents, dans lesquels le groupe n’hésite pas à recruter ses futurs collaborateurs, qu’ils soient hommes ou femmes.
M. G. : Pouvoir passer du croquis de l’intérieur d’un véhicule au projet concrétisé est à chaque fois une grande fierté car il nous arrive de travailler de longs mois sur un projet et de ne jamais en voir le bout. J’ai eu la chance de dessiner véritablement l’intérieur de quatre véhicules : la Twingo 3, le concept car Ondélios, le concept-car Captur et le Captur.
M. G. : C’est un véhicule qui devrait convenir à une petite famille ou à un couple. Elle est pratique et astucieuse, fraîche et moderne. C’est une voiture qui invite à l’évasion et à la découverte.
Chef de produit chez Renault : "Les femmes sont des Hommes comme les autres"
Chef de produit marketing chez Renault : "Des relations hommes-femmes plus douces qu’on ne le croit"
Ingénieure chez Renault : "J’aime imaginer les futurs conducteurs au volant"