Entre l’examen au code, les heures de conduite et l’examen final, passer son permis coûte en moyenne 1 067 euros. Sauf que, dans les faits, décrocher le précieux sésame rose peut revenir beaucoup plus cher. Ou bien beaucoup moins. C’est ce que révèle l’association Consommateur, Logement et Cadre de Vie (CLCV) qui dénonce dans une enquête publiée jeudi 22 août les prix affolants pratiqués par certaines auto-écoles, ainsi que leur manque de transparence vis-à-vis du prix final que doivent généralement payer les aspirants conducteurs.
CLCV s’est présentée auprès de 447 auto-écoles sur 12 000, réparties dans l’ensemble des régions pour comparer le prix des prestations proposées et la somme finale déboursée par les candidats au permis. Le résultat est sans appel : selon que l’on habite à Paris, dans le Pas-de-Calais ou en Gironde, les prix pratiqués par les auto-écoles peuvent varier du simple au double. Ainsi, pour un forfait de 20 heures, un candidat parisien devra débourser 1 425 euros, tandis que son camarade lillois ne paiera que 780 euros.
Et les candidats qui payent le prix fort ne sont pas plus assurés de décrocher leur permis du premier coup. L’étude de la CLCV point d’ailleurs du doigt les taux de réussite selon les régions, eux aussi très disparates. En plus de payer son permis plus du double de son ami lillois, le candidat parisien hérite du plus mauvais taux de réussite : 45,5%. Dans le département Alpes de Haute-Provence, ce taux dépasse 70%, tandis que la moyenne nationale plafonne à 57,55%.
Il en va de même pour les délais de présentation à l’examen qui peuvent aussi être doublés selon la région où l’on se présente.
Surtout, l’association CLCV dénonce le manque de transparence totale de nombre d’auto-écoles sur les prix pratiqués. Le juriste Olivier Gayraud qui s’est chargé de l’enquête, s’insurge : « Les auto-écoles ont l’obligation légale d’afficher leur tarif de manière visible, et pourtant l’affichage à la porte n’est pas toujours de nature à vous renseigner sur les tarifs réellement pratiqués par les auto-écoles. »
Dans la ligne de mire de l’association, les « forfaits » d’heures de conduite proposés aux candidats. « Le prix des heures supplémentaires n’est pas toujours affiché. Or, le forfait de 20 heures ne suffit généralement pas. De nombreux élèves affirment avoir très largement dépassé le forfait généralement programmé », explique Olivier Gayraud au Figaro. Conséquence, le prix annoncé par l’auto-école, plombé par les heures supplémentaires, n’est que rarement celui que paye le candidat une fois le permis décroché.
Pour plus de transparence sur les prix pratiqués et plus d’homogénéité entre les régions, l’enquête de la CLCV entend aussi « ouvrir une concertation sur la responsabilité des moniteurs d’auto-école. Avant d’engager leur formation, les élèves sont évalués par des professionnels, mais aujourd’hui ces derniers n’ont aucune responsabilité en cas d’erreur de jugement ».
De son côté, le ministre de la Consommation Benoît Hamon a déclaré « se saisir de cette alerte de la CLCV pour demander à la répression des fraudes de faire la lumière sur ce qui se passe dans les écoles de conduite ».
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