Lire et recevoir ses mails, se connecter aux réseaux sociaux, consulter l’info trafic, les fils d’actualité, la météo ou encore affiner son itinéraire sans toucher au GPS… Il y a moins d’une décennie, pas un automobiliste n’aurait imaginé pouvoir effectuer ces tâches au volant. Aujourd’hui pourtant, les véhicules équipés d’un système multimédia embarqué connecté à Internet offrent cette possibilité. Et ce n’est qu’un début. À l’avenir, « pour se vendre, un véhicule devra être plus propre et connecté à son environnement », a ainsi prédit Jacques Aschenbroich, directeur général de l’équipementier automobile Valeo, dans les colonnes de La Tribune. Ce second impératif constitue d’ailleurs l’un des points d’orgue du Salon de l’automobile de Francfort, qui a ouvert ses portes au grand public le 12 septembre dernier.
Une demande de connectivité accrue qui est en passe de révolutionner le monde de l’automobile. Pour preuve, en 2012, 4,3 millions de véhicules étaient connectés. Ils pourraient être 32 millions en 2018, selon une étude conjointe du cabinet SBD et de l’association GSMA. « D’ici à 2027, nous estimons que 100% des nouveaux véhicules seront connectés en Europe occidentale, en Amérique du Nord et au Japon », a quant à lui indiqué Rémi Cornubert, spécialiste de l’automobile au sein du cabinet Olivier Wyman, au Figaro.
Conscients de l’extraordinaire potentiel de croissance du marché de la voiture connectée, la plupart des acteurs traditionnels du secteur se sont lancés, en développant des interfaces spécifiques à l’image du ConnectedDrive de BMW, de l’Audi Connect, du Ford Sync ou encore du R-Link chez Renault. « Nous avons été parmi les premiers constructeurs à apporter l’info trafic en temps réel avec le service Carminat », précisait d’ailleurs encore très récemment François Gayral, directeur marketing en charge de la promotion et de l’innovation de la marque au losange. Et depuis l’arrivée de Clio IV, en septembre 2012, le groupe n’a cessé d’exploiter le filon en proposant le système embarqué R-Link sur tous ses nouveaux véhicules. Le constructeur a particulièrement veillé à faire rimer connectivité et sécurité en intégrant la reconnaissance vocale afin que, lorsque la voiture est en marche, la consultation des messageries électroniques se fasse par synthèse vocale. L’automobiliste garde donc les yeux rivés sur la route et les mains sur le volant.
À l’instar de ses concurrents, c’est en partenariat avec des entreprises informatiques et des fournisseurs d’applications en ligne que Renault développe sa plateforme de contenus embarqués et enrichit ses fonctionnalités. Outre les services de base, le système R-Link comprend ainsi une téléconciergerie virtuelle d’assistance facilitant la prise de rendez-vous médicaux, l’organisation de voyages ou simplement la recherche d’une pharmacie de garde. Et les innovations ne s’arrêtent pas là : début 2014, un moteur de recherche référençant 10 000 magasins et un million de produits sera intégré à la tablette, permettant aux conducteurs de localiser les produits qu’ils recherchent puis de les réserver. Enfin, d’ici la fin de l’année, R-Link délivrera une application d’aide à la recherche de places de stationnement.
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D’autres constructeurs vont encore plus loin, rêvant déjà d’une voiture autonome, capable de se garer toute seule, sans pilote. « On dévoile au salon de Francfort un système qui permet d’envoyer un code par téléphone à votre femme, par exemple, comme si on lui envoyait les clés de la voiture. Elle pourra alors appeler la voiture qui remontera toute seule de l’endroit où elle est garée pour aller la chercher », détaille Jacques Aschenbroich, précisant que « le véhicule pourra aussi trouver tout seul une place de parking à l’arrivée ».
Mais alors que le marché de l’automobile est déjà fortement concurrentiel, les grands constructeurs sont loin d’être les seuls à voir la mine d’or que représente la voiture connectée. En effet, des équipementiers en télécoms, des groupes informatiques ou encore des géants de l’Internet convoitent ce marché naissant. Google a ainsi pris une belle longueur d’avance en immatriculant en février 2012 dans le Nevada, sa Google Car, une voiture sans conducteur. Vision à 360°, gestion des obstacles, reconnaissance du parcours : connecté aux infrastructures routières et à Internet, ce véhicule est un bijou de technologie. Au chapitre des outsiders du secteur, il faudra aussi compter avec Apple qui vient de lancer son dernier système d’exploitation iOS7. Celui-ci permet de connecter un iPhone au système de navigation d’un véhicule pour écouter de la musique, téléphoner ou encore accéder aux différentes applications… mais sans jamais lâcher son volant. C’est là toute la magie de la voiture connectée.