Le sujet va et vient au gré des innovations et des déclarations sur l’écologie. Avec l’accroissement important des déchets ménagers et le coût de plus en plus élevé pour les détruire, le secteur pourrait être une solution aux 540 kg d’ordures ménagères que produit un Français chaque année (source : Eurostat).
Pour certains créateurs, ils font partie de l’emballage marketing comme c’est le cas des caramels à gober du chef Heston Blumenthal. Pour d’autres, le souci écologique est réel. La société MonoSol, installée aux États-Unis dans l’Indiana depuis 1953, teste actuellement des sacs à linge solubles pour le milieu hospitalier ou des monodoses de détergent. Elle a même en projet des portions uniques de condiment comme le sucre dans des emballages solubles dans un liquide froid ou chaud. Grâce à un film naturel, soluble et comestible, MonoSol pourrait ainsi mettre sur le marché des unidoses et réguler, pourquoi pas, l’obésité galopante des Américains. En effet, emballer les aliments en portion pourrait permettre aux consommateurs de ne manger que ce qu’il y a dedans, plutôt que d'ajouter à volonté des aliments riches.
L’industrie de l’alimentation profite du filon pour développer des nouveaux produits pour le moins originaux. L’un des plus célèbres inventeurs du secteur est le professeur David Edwards, qui entre le tube de chocolat à respirer et le nuage de saveurs, a mis au point les WikiCells. Ces bouchées, cousines des mochi japonais, sont agrémentées d’épices ou de graines pour flatter autant le palais que les yeux. Enroulées dans une peau de plastique comestible, elles se dégustent entièrement après un simple lavage. L’emballage permet une conservation de six mois. Cette étonnante invention devrait être commercialisée d’ici la fin de l’année. Le premier produit sera une WikiGlace et pourrait d’abord être proposé aux restaurateurs avant de rejoindre les rayons des supermarchés.
En Chine, les recherches s’effectuent principalement sur les carottes qui auraient des propriétés intéressantes pour composer un emballage comestible. En Espagne, les chercheurs travaillent sur les huiles essentielles et notamment sur celles d’origan, de clou de girofle et de romarin pour mettre au point un film comestible pour la viande. En France, c’est un designer qui attire l’attention : Manuel Jouvin teste les excréments de gastéropode pour créer un emballage coloré pour des escargots farcis. La question de l’emballage comestible est donc en bonne voie et les chercheurs planchent déjà sur l’étape suivante : créer une chaîne de conditionnement entière qui utilise ces méthodes afin de limiter les déchets à une échelle bien plus importante.
Laure Gamaury
Crédit photo : WikiCell
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