Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : Oui, les statistiques sont encore très sexuées et quelques filières sont largement préférées par les filles. Dans les Sciences de la nature et de la vie (biologie, SVT) et dans les filières médicales par exemple, 60% des étudiants sont des jeunes filles. A l’inverse dans les sciences fondamentales et application (mathématiques, chimie, physique, mécanique), il n’y a que 30% de femmes. Mais il faut noter que ces différences sont pour partie liées aux choix des filières de l’enseignement scolaire, c’est-à-dire l’orientation en fin de seconde, en S, L, ES, STI, ST2S, etc. Ces choix ont un réel impact sur le projet et la poursuite des études.
M. E. S. R. : Les explications sont multiples. Il y a un premier facteur sur lequel on ne peut pas agir, c’est la volonté personnelle des jeunes femmes qui ne trouvent pas d’intérêt dans ces écoles et dans les métiers auxquels elles forment. Ensuite il y a la crainte de se retrouver en minorité dans ces filières et l’autocensure face à des formations et métiers étiquetés « masculins ». Il est difficile de savoir lequel de ces facteurs joue le plus. Du reste on constate peu d’évolution dans le temps, certaines filières restent très sexuées (80% de femmes dans les DUT carrières sociales et 90% d’hommes en BTS électricité/électronique) ; il semble que ces ancrages soient profondément inscrits dans les consciences et portés par l’héritage culturel et familial.
M. E. S. R. : Une nouvelle convention interministérielle pour l’égalité entre filles et garçons dans l’éducation est en cours de finalisation. Elle définit des lignes directrices des politiques à conduire pour promouvoir la mixité dans les filières de formations et les professions. Cela passe notamment par une sensibilisation des enseignants et conseillers d’orientation, une coordination avec des associations que nous finançons comme « Femmes et Sciences », « Femmes Ingénieurs » ou « Femmes et mathématiques » dans les actions qu’elles mettent en place auprès des lycéennes et étudiantes, etc. L’Onisep a par ailleurs créé un site dédié pour les jeunes (Sur le chemin de la mixité) où des métiers d’avenir sont présentés via des témoignages de personnes qu’on n’attendait pas forcément dans ce secteur d’activité. Une femme raconte par exemple sa carrière d’ingénieur en astrophysique. Au niveau de l’école maternelle et primaire, le ministère de l’Education nationale a également élaboré un travail de fond pour faire évoluer les stéréotypes, par exemple dans les manuels scolaires.
Le site Admission PostBac (du 20 janvier au 20 mars)
Crédit photo : Brand X Pictures
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