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Harcèlement à l'école : « il ne faut pas banaliser ces violences du quotidien »
Publié le 24 janvier 2012 à 18:29
Par Marine Deffrennes
Le ministère de l'Education nationale a présenté mardi matin la campagne « Agir contre le harcèlement à l'école ». Trois films, un site Internet et un numéro d'appel voient le jour pour sensibiliser le public à l'impact de ces micro-violences répétées qui toucheraient près d'un élève sur dix.
Harcèlement à l'école : « il ne faut pas banaliser ces violences du quotidien » Harcèlement à l'école : « il ne faut pas banaliser ces violences du quotidien »
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Le ministère de l’Education nationale a lancé mardi matin une campagne d’envergure, la première sur le sujet, pour combattre le harcèlement à l’école. Fruit de la réflexion entamée en mai 2011 lors des Assises nationales sur le harcèlement scolaire, cette campagne s’organise autour de trois films diffusés sur le web, un teaser de 20 secondes diffusé sur toutes les chaînes du groupe France Télévisions, un numéro d’appel et un site Internet dédié.

Un enfant sur dix
Le sujet, mis sur le tapis par Luc Chatel il y a un an, a donné lieu à plusieurs enquêtes de victimation, qui ont notamment révélé qu’un enfant sur dix était victime de harcèlement à l’école primaire, et que 6% des collégiens subissaient un harcèlement qualifiable de « sévère ». Derrière le mot « harcèlement », Eric Debarbieux, président de l’Observatoire international contre la violence à l’école, désigne les micro-violences répétées sur les mêmes « boucs-émissaires ». Qu’elles soient verbales, psychologies ou physiques, toutes peuvent avoir de graves conséquences, de la perte de l’estime de soi, à l’échec scolaire, voire à des comportements suicidaires. « Le problème du harcèlement touche à l’aspect humain et au climat de sécurité que nous voulons instaurer dans les établissements. Ce n’est pas parce qu’il a toujours existé qu’il faut le banaliser. C’est une souffrance dont on ne parlait pas, mais qui doit devenir l’affaire de tous », a déclaré M. Debarbieux lors de la conférence de presse. Appuyée par des psychologues et notamment par le pédopsychiatre Marcel Rufo, la campagne veut s’attaquer au phénomène « à la racine », en impliquant les élèves, les profs et les parents.

Trop gros, trop petit…
Kareem Itani, 17 ans, est l’acteur principal de la campagne vidéo « Agir contre le harcèlement à l’école ». Il se sent particulièrement concerné par le sujet, « Pour l’avoir vécu, je sais le mal que ça fait, dit-il, cela peut être physique, mais surtout moral, ce sont des mots qui circulent sur vous, si tu est trop petit, obèse… Il y a quatre ans, il y avait plein de rumeurs sur moi, mais je n’aime pas en parler. Au début c’était moral puis c’est devenu physique, un mec passait à côté de moi et me mettait une petite claque… » Dans les trois films diffusés sur le web, il joue le rôle de celui qui est le témoin des violences et de leurs répercussions sur ses camarades de classe : l’un est devenu le souffre-douleur des grands, l’autre, en surpoids, est la risée de tout le monde depuis qu’une photo de lui a circulé sur Facebook, une fille devient le sujet de toutes les rumeurs parce qu’elle est nouvelle et qu’elle a un petit copain… « Je pense que pour les jeunes ce genre de campagne peut être très utile », nous explique Kareem, « mais ça ne suffit pas, il faut que des discussions soient organisées dans les classes, que la parole s’ajoute aux images ». C’est prévu. Un dispositif de labellisation des établissements « zéro harcèlement » devrait encourager tout le personnel enseignant à expérimenter des programmes contre le harcèlement, et les heures de « vie de classe » pourraient être consacrées à des débats sur le sujet.


Toutes les infos, décryptages et outils

Voir les films de la campagne :
Les claques


Les rumeurs


Les injures


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