Un rapport d'observations provisoires de la Cour des comptes que Le Monde s'est procuré démontre l'injustice de la répartition des moyens d'enseignement en France. Les conclusions montrent que l'État dépense 47% de plus pour former un élève parisien que pour former un banlieusard de Créteil ou de Versailles, et 51% de plus pour former un Parisien qu’un Niçois. Cette enquête, née après une année de travail, dénonce un favoritisme aggravé ces derniers temps, et assure que cette inégalité commence à l’école, en fonction, bien sûr, du lieu d’enseignement choisi. Pour un élève de primaire d’une académie défavorisée de France métropolitaine, l’État dépense 2 861 euros par an, tandis qu’il investit 3 134 euros pour un élève parisien. Ce rapport souligne que, de la maternelle au CM2, cela crée un différentiel d'une année d'enseignement.
Ce document évoque ainsi une « profonde injustice » au sein d’une éducation censée offrir à tous la même chose, « voire plus à ceux qui ont moins », et révèle qu'en Seine-Saint-Denis, seuls 0,9 % des moins de 3 ans ont une place à l'école, contre plus de 4 % dans l'académie de Créteil, et 13,4 % en moyenne nationale. En ce qui concerne les professionnels pédagogiques, le rapport souligne qu’à Créteil, 21,6 % des enseignants ont moins de 30 ans (pour une moyenne nationale à 9,2 %) dont 8,6 % sont non titulaires (contre 4,9% en moyenne). Quant à Paris, 24,2 % des profs sont agrégés, selon ces conclusions, pour une moyenne nationale deux fois moins élevée. Le rapport conclut que, « si le ministère souhaite réellement lutter contre les inégalités géographiques de résultats des élèves, une profonde inflexion de ses politiques et une réforme de son mode d'allocation des moyens apparaissent indispensables ».
Alexandra Gil
(Sources : lemonde.fr)
Crédit photo : Lifesize
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