Les parents sont sans doute les meilleurs juges de la santé de leurs enfants, et de leur bonne humeur… L’Apel leur donne la parole dans le cadre d’un sondage* pour diagnostiquer le degré de satisfaction de leurs enfants en classe, et dresser un bilan de la mission de l’école. Résultat : peut mieux faire.
A l’école des enfants heureux, il y a en premier lieu les petits de la maternelle, 95% de leurs parents estiment qu’ils sont bien en classe. Ensuite ce sentiment de satisfaction subit l’érosion des années : 82% des parents jugent leurs enfants « plutôt heureux » ou « tout à fait heureux » au collège, mais 76% pensent la même chose pour les lycéens. Ces chiffres restent néanmoins assez élevés et encourageants quant au moral des écoliers, d’autant plus qu’ils ne varient pas entre établissements publics et privés. Ils ne doivent pas pour autant masquer les vraies raisons du bonheur des enfants : d’après les parents, ils se réjouissent d’aller à l’école avant tout pour retrouver leur copains (66% de citations), ensuite parce qu’ils sont « heureux d’apprendre et de découvrir » (51%).
Dans ce tableau réjouissant, 35% des parents pointent néanmoins une mauvaise relation avec l’enseignant comme source de mal-être en classe, au même titre que la peur de l’échec. Quant à leur appréciation du système éducatif français, elle est pour le moins mitigée. Pour 79% des sondés, l’école laisse de côté pas mal de compétences comme la curiosité personnelle et la créativité, pour ne récompenser que la capacité de travail et la discipline. Ainsi, 60% des parents pensent que l’école décourage les élèves en pointant leurs faiblesses au lieu de valoriser leurs points forts. Si bien que 47% d’entre eux sont prêts à affirmer que l’école ne favorise pas l’épanouissement de leurs enfants, et 68% qu’elle ne fournit pas l’aide nécessaire à ceux qui sont en difficulté. Parmi les causes dégagées dans le sondage : des journées trop chargées et des méthodes pédagogiques dépassées pour 57% des sondés.
Ce n’est sans doute pas une révolution de l’école que les parents attendent du nouveau ministre Vincent Peillon, et des ministres de l’Education à venir, mais plutôt une réforme raisonnée des méthodes et des priorités. Au-delà des débats médiatiques sur le redoublement ou les notes, systèmes que les parents cautionnent dans l’état actuel des choses, 41% souhaiteraient voir l’esprit critique prendre davantage de place dans l’enseignement que la discipline ou l’esprit de compétition.
*Étude réalisée auprès de 945 parents d’enfants scolarisés, extraits d’un échantillon représentatif de la population française de 2960 personnes âgées de 18 ans et plus.
Crédit photo : AFP
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