320 000 : c’est le nombre d’élèves, du CP à la Terminale, qui redoublent chaque année en France, soit 4,2 % des écoliers, collégiens et lycéens. Bien qu’au fil du temps le nombre de redoublements ne cesse de baisser (en 2010, 13,2 % des élèves sont entrés en 6e avec un an de retard, soit 4 points de moins qu’en 2004), la France reste championne dans ce domaine. Et pour cause, un élève français sur trois (33 %) a au moins une année de retard à la fin de sa scolarité obligatoire, contre seulement 5 % à 10 % en Scandinavie ou au Canada.
Pourtant, outre le fait de coûter cher (près de 2 milliards d’euros par an), l’utilité du redoublement n’a jamais été démontrée. Pour Jean-Jacques Hazan, président de la Fédération des Conseils de Parents d’élèves (FCPE) et partisan de son abolition en primaire notamment, « le redoublement dévalorise l’élève ; il n’a aucune efficacité démontrée sur sa réussite ». Un point de vue partagé par Valérie Marty, Président de la Peep (fédération des Parents d'Élèves de l'Enseignement Public). Dans les colonnes du Parisien, elle estime ainsi que « le redoublement est rarement bénéfique. Il faut voir au cas par cas ».
S’oriente-t-on vers une suppression pure et simple du redoublement ? Lors d’un déplacement dans l’Oise hier, le président de la République, François Hollande, s’est prononcé sur le sujet : « Le redoublement est nécessaire, mais il faut le limiter. Il y a des cas où il peut s’expliquer, mais ça n’est pas toujours la bonne réponse », a-t-il jugé. Et d’ajouter : « Il ne faut pas qu’il intervienne trop tôt. Il ne faut pas que ça soit mécanique et que les enfants aient le sentiment d’une punition. Il faut que ce soit comme une seconde chance et mettre en place des dispositifs d’aide ».
Des dispositifs qui existent pourtant déjà en France, avec l’accompagnement personnalisé en primaire, les programmes de réussite éducative dans le secondaire, etc., comme chez nos voisins européens. Ainsi, en Norvège, l’enseignant fait régulièrement travailler les enfants par petits groupes et les devoirs à la maison sont adaptés au niveau de chacun. Par ailleurs, un suivi personnalisé est proposé aux élèves en difficulté. Non loin de là, en Finlande, des cours supplémentaires sont donnés aux écoliers à la traîne. Près de 6 % des élèves bénéficient de ce dispositif.
(Source : Le Parisien)
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