« Dans l'attente des réformes à venir et sans remettre en cause les travaux préparatoires déjà effectués, il est important que nous vous précisions dès maintenant les mesures de la prochaine rentrée visant à donner des impulsions nouvelles et à renouer la confiance qui a tant fait défaut ces dernières années », estime Vincent Peillon dans une lettre adressée à l’ensemble du personnel de l’Éducation nationale. Dès sa prise de fonction, le ministre avait en effet annoncé la couleur. La refonte de l’enseignement serait son cheval de bataille. C’est donc tout naturellement qu’il s’est attaqué à la correction en profondeur de la circulaire de rentrée préparée par son prédécesseur, Luc Chatel. En voici les principales pistes. Elles devraient être soumises à une concertation syndicale et affinées dès ce week-end.
Rythmes scolaires. Après moult hésitations, Vincent Peillon propose finalement de rallonger de deux jours et demi, et dès cette année, les vacances de la Toussaint, permettant ainsi de mieux équilibrer l’année avec une alternance de deux semaines de congés et sept semaines de classes. Pour ne pas perdre de cours, la fin de l’année scolaire devrait être retardée d’une journée et une autre sera récupérée dans l’année.
En outre, dès la rentrée, la pause déjeuner devra durer une heure et demie minimum, dans le primaire.
Primaire. Les ministres l’ont prouvé avec la création de 1 000 postes dès la rentrée. La refonte de l'école primaire est leur « première priorité ». L'importance accordée à l'école maternelle est donc réaffirmée, et ce, à tous les niveaux. Afin qu’elle devienne une « école de la confiance en soi », et selon le souhait du gouvernement ; les classes de cours préparatoires (CP) ne devraient désormais plus être confiées à des enseignants débutants mais à des professeurs expérimentés.
Évaluations nationales. Dorénavant, les résultats des évaluations de CE1 et CM2 « seront collectés et analysés à l'échelle des écoles, et seulement à ce niveau, avec l'appui des inspecteurs des circonscriptions », précisent le ministre de l’Éducation nationale dans son courrier. Et d’ajouter : « pour l'avenir, en vue de la préparation de la future loi, nous engagerons avec l'ensemble des partenaires une large concertation pour refonder l'évaluation du système éducatif et des acquis des élèves ».
Réforme du lycée. François Hollande l’avait promis durant sa campagne : il rétablira l’enseignement de l’histoire-géographie en terminale S, supprimé par la réforme du lycée. Dès cette année, la matière sera donc une « option obligatoire » en terminale (proposée dans tous les lycées) a ainsi annoncé Vincent Peillon. Elle redeviendra une matière à part entière à la rentrée 2013.
Évaluation des enseignants. Daté du 7 mai 2012, le décret réformant l'évaluation des enseignants sera abrogé. « Pour autant, un simple retour à la situation antérieure n'est pas souhaitable. C'est pourquoi, en concertation avec tous les partenaires concernés, nous préparons de nouvelles dispositions », précisent les ministres.
Formation des maîtres. Quant à la formation des maîtres, elle sera totalement réformée. « Pour répondre au manque de formation pratique des jeunes enseignants, des mesures d'aménagement de service pour les stagiaires nouvellement recrutés en septembre 2012 seront mises en place dès cette rentrée ». Par ailleurs, des écoles supérieures du professorat devraient être opérationnelles dès la rentrée 2013. Tous les enseignants y partageront « un moment de formation ». L’objectif : développer une logique « d'entrée progressive dans le métier enseignant par un parcours de professionnalisation ».
Crédit photo : AFP
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