Franz* : J’ai créé ce site en 2008 à l’origine parce que je cherchais une coparentalité. Je suis en couple avec un homme et nous désirions trouver un autre couple de femmes prêt à se lancer dans l’aventure avec nous. Il n’existait aucune solution facile en France, pas de plate-forme pour rencontrer des gens avec le même projet que le nôtre. Ce que je trouvais en ligne était par ailleurs plus orienté vers une population homosexuelle mais pas vers les hétérosexuels. Alors que co-parents existait déjà en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Espagne et en Italie et s’adressait aussi bien à des couples qu’à des célibataires et à des homosexuels ou hétérosexuels. Le site fonctionne comme un site de rencontre : son rôle est de mettre en relation les couples ou célibataires dans l’objectif éventuel de concevoir un enfant. Ils peuvent prendre contact en ligne et discuter via une messagerie avant de se rencontrer. Nous mettons à leur disposition sur le site un moteur de recherche qui permet d’être mis en relation avec des profils correspondant à leurs critères, que ce soit la situation géographique, l’âge, l’orientation sexuelle des internautes... Nous informons également les futurs parents de leurs droits et de la législation en cours sur ces questions en fonction des pays.
*Franz souhaite garder l’anonymat sur son nom de famille.
Franz : C’est le même principe que l’homoparentalité. On peut avoir un couple hétérosexuel ou homosexuel qui cherche un couple ou bien un célibataire (hétérosexuel ou non) avec qui ils voudront avoir un enfant. Il n’y a aucun schéma logique ou prédéfini : l’idée est de rencontrer le couple ou la personne avec qui vous voudrez élever un enfant, en garde partagée. Et on ne parle pas d’adoption mais bien d’un enfant naturel. Quand j’ai créé ce site, je pensais que la cible des personnes intéressées serait composée à 70% d’homosexuels. En fait, c’est plutôt l’inverse, il y a une forte majorité d’hétérosexuels qui sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la coparentalité.
Franz : Chez les femmes, on retrouve généralement des femmes qui approchent la quarantaine, qui n’ont pas eu l’histoire d’amour qu’elles attendaient et qui sont seules. Elles ont un désir d’enfant très fort et savent que l’horloge biologique ne joue pas en leur faveur. La possibilité de faire un enfant seule, mais en s’assurant d’avoir un papa présent, qui élèvera l’enfant avec elle et assurera une stabilité familiale est souvent une option qui les séduit. Du côté des hommes, il n’y a pas de profil type, ils sont de toutes les tranches d’âge et ont des motivations diverses. Chez les homosexuels, les raisons sont en revanche évidentes : alors qu’ils n’ont pas encore le droit d’adopter en France, ils peuvent avoir un enfant via la coparentalité.
Franz : Il n’y a pas de données officielles pour l’heure. Les seuls chiffres que je puisse donner sont ceux du site, qui compte 11 000 inscrits en France. Je sais également, grâce aux mails de remerciement que je reçois, que depuis 2008, 50 enfants sont nés par ce biais, en coparentalité.
Le site de co-parents.fr
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