En 2006, le ministère de l'Education aux Etats-Unis a assoupli ses restrictions sur les classes séparées pour filles et garçons. Résultat : alors qu’en 2002 on ne comptait qu'une douzaine d'écoles publiques non-mixtes, elles seraient aujourd’hui passées à environ 500. Le Dr. Leonard Sax, à l’origine de l’Association nationale pour l'enseignement public non-mixte, affirme que des classes séparées permettent d’éviter aux écoliers d’être catalogués dans des rôles traditionnels selon leur sexe.
Cette tendance de la non-mixité s’appuie notamment sur les études récentes qui montrent que les garçons, en particulier ceux issus des minorités, ont de moins bons résultats à l’école que les filles, et sont plus nombreux à quitter le système scolaire sans diplôme. Toujours selon ces études, l’école non-mixte bénéficierait autant aux garçons qu’aux filles. Parmi les arguments défendant cette thèse, les écoles non-mixtes permettraient aux élèves de mieux se concentrer en ne se laissant pas perturber par la séduction. En outre, les enfants eux-mêmes préfèreraient les classes séparées, car elles permettraient d'améliorer la confiance en soi.
Calme et rose pour les filles, sport et bleu pour les garçons
A l’école non-mixte de Middleton Heights, dans l’état de l’Idaho, les professeurs parlent dans des micros numériques qui transforment la tonalité de leurs voix, pour correspondre à des fréquences plus adaptées aux garçons. Avant un contrôle, c’est exercice, mais calme pour les filles, comme le yoga, tandis que les garçons sont à la course. Selon Robin Gilbert, la directrice de l'école, l'environnement de chaque classe prend en compte les intérêts des enfants : l'aménagement est différent selon le sexe. Les garçons ont des tableaux bleus et une classe est décorée avec une thématique « camping », tandis que dans les classes de filles, les murs sont parsemés de cœurs en papier ou de sirènes.
Pour l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), la non-mixité est de la discrimination sexuelle. Fervente opposante aux classes séparées, l’ACLU s’appuie notamment sur le Title IX, l’amendement qui interdit toute forme de discrimination sexuelle dans l'enseignement, et assure qu’aucun effet positif mesurable n’a été trouvé dans le système d’enseignement non-mixte. L’Union évoque en revanche de nombreux inconvénients : la ségrégation des enfants aggraveraient notamment les stéréotypes.
(Source : slate.fr)
Crédit photo : Hemera
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