Ils ont entre 18 et 25 ans et font partie de ces jeunes que l’on dit « en échec scolaire ». Mais c’est pour eux que la Fondation des Ecoles de la 2e Chance a été créée, et avec elle, les établissements du même nom, dont le premier a ouvert ses portes à Marseille, en 1997. Peu connues, les écoles de la deuxième chance (E2C) accueillent des jeunes adultes en situation d’échec qui, sortis du système scolaire, n’ont aucune qualification, ne sont pas insérés dans un milieu professionnel mais ont envie de retourner sur les bancs de l’école pour se reprendre en main.
Un enseignement personnalisé
Pour les y aider, le dispositif soutenu par l’Etat et les Régions, entre autres, propose un parcours en alternance d’une durée de neuf mois à un an, avec une présence hebdomadaire de 35 heures. Au cours de cette année, les étudiants sont amenés à faire deux ou trois stages dans des entreprises de la région pour découvrir le monde du travail, ses contraintes et ses possibilités. Parallèlement, le projet pédagogique, assuré par une dizaine de formateurs référents, repose sur une remise à niveau en français, en maths et en informatique. Très personnalisé, centré sur l’élève, l’enseignement permet ainsi à chacun de progresser selon son niveau avec l'appui des enseignants. En outre, dans chaque domaine, tout progrès est validé après contrôle par le formateur et figure dans le carnet de compétences.
L’objectif des E2C ? Participer à l’insertion des jeunes dans le monde du travail tout en leur offrant la possibilité de « de trouver un métier qui correspond à leurs goûts, mais aussi à leurs possibilités réelles », comme le résume Jeanne Schneider, directrice de l’établissement ouvert à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), en mars 2011. « En moyenne, les stagiaires restent entre sept et huit mois », précise-t-elle.
A la recherche de l’autonomie
A la fin de leur parcours, rémunéré au titre de la formation professionnelle (soit 300 à 600 euros par mois), les stagiaires obtiennent une attestation de compétences acquises, leur permettant de s'orienter, s'ils le souhaitent, vers un bac professionnel ou vers toute autre formation qualifiante. Ils peuvent également quitter l'école à tout moment, à condition d’avoir trouvé un emploi durable. Pour la directrice de l’E2C de Clichy-la-Garenne, cette liberté est un premier pas vers une autonomie indispensable qui « commence par leur recherche d'entreprises », assure-t-elle. Et d’ajouter : « la construction d'un réseau professionnel est essentielle pour eux, mais aussi bénéfique pour l'école. »
Fin juin 2011, la France comptait 94 écoles de la 2e Chance, disséminées de l’Alsace à la Rhône-Alpes, sans oublier les Dom-Tom et l’Île-de-France. Dans les Hauts-de-Seine, justement, de nouveaux établissements devraient voir le jour. En effet, les villes de Bagneux et de Boulogne se sont montrées enthousiastes vis-à-vis de ce projet. Une occasion inespérée pour les jeunes de faire de leur échec scolaire, une réussite professionnelle.
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