Une étude menée par des chercheurs du Centre sur les enfants, les adolescents et les médias de l'université d'Amsterdam, montre qu’il existe un lien direct entre le fait pour des enfants de regarder des publicités et le développement de leur matérialisme. Quand, entre deux dessins animés, un petit téléspectateur entre 8 et 11 ans regarde les publicités pour le dernier jeu de construction à la mode ou la figurine dernier cri, il développerait son consumérisme. « Les enfants deviennent conscients de la signification symbolique des objets. Contrairement aux plus jeunes, ils commencent à vouloir acquérir des produits non seulement pour le plaisir de les avoir mais aussi dans le but d'accroître leur bonheur et leur statut social », explique au Figaro le Dr Suzanna Opree, principal investigateur de l’étude. À cet âge-là en effet, les enfants apprennent qu’en possédant l’objet présent dans le spot publicitaire, ils pourraient être plus heureux.
Par ailleurs, l’enquête révèle que les enfants les plus insatisfaits dans leur vie quotidienne sont les plus sensibles à la publicité. « Nous avons découvert que ce sont les enfants qui sont les moins satisfaits dans leur vie qui deviennent les plus matérialistes avec le temps, mais seulement lorsqu'ils sont abreuvés de publicités », précise Suzanna Opree. Et pourtant, « nos résultats indiquent clairement qu'il n'y a pas de relation entre l'épanouissement des enfants et la quantité de publicité qu'ils regardent. Les enfants malheureux n'en voient pas plus que les enfants heureux. Ils semblent simplement plus sensibles à ses effets. »
Contre l’impact de la publicité, les auteurs de l’étude conseillent aux parents de veiller à réduire le temps d’exposition à la réclame de leurs bambins, mais aussi de développer leur approche critique sur la construction d’une publicité et les mécanismes mis en œuvre pour créer le besoin.
Crédit photo : Fuse
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