« C'est une maman, une mamie ou une jeune fille. Elle peut porter des bijoux, des jupes et des robes. Elle a de la poitrine ». C’est la définition du mot « femmes » dans le dictionnaire numérique des écoliers, un outil numérique créé par des enfants d’écoles maternelles et élémentaires au cours de l’année 2010-2011, pour donner aux enseignants des clés sur l’apprentissage du vocabulaire et des définitions. Les féministes se sont arraché les cheveux à sa lecture. L’homme y « est un humain qui a de la barbe », le père est « le mari de la maman, sans lui la maman ne pourrait pas avoir d’enfants. C’est le chef de la famille parce qu’il protège ses enfants et sa femme ». La mère, elle, est « une femme qui a des enfants ».
Tollé sur les réseaux sociaux où ces définitions enfantines des genres dans la société font bondir les défenseurs de l’égalité hommes-femmes. Même si le travail initial est le fruit de la réflexion d’écoliers de 4 à 11 ans, le site stipule qu’ils ont été « guidés par leur maître ». De quoi dynamiser le combat de la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem.
En effet, la ministre, également porte-parole du gouvernement Ayrault, a mis la lutte contre les inégalités de genres au centre de son programme. En accord avec Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, elle souhaite mettre en place un « ABCD de l’égalité » et un « module d’égalité hommes-femmes » intégré à la formation des enseignants pour gommer les principaux stéréotypes de genres dès l’enfance. En prônant une expérience grandeur nature pour 2013 sur la double mixité ou comment « amener plus de filles dans des filières considérées comme masculines, et plus de garçons dans les secteurs considérés comme féminins », Najat Vallaud-Belkacem n’a peut-être pas encore eu le temps de s’occuper des mentalités des tout petits sur lesquelles règnent a priori les poncifs ancestraux des grands.
Mise à jour : lundi en fin d'après-midi et compte tenu de la polémique suscitée sur Internet par ces définitions sexistes, le ministère l'Education a annoncé le retrait du web du dictionnaire des écoliers.
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Ca n'est pas leur genre... Oui, ces mots sont féminins !