1. « Moi, quand j’avais ton âge » : atroce, la phrase qui fait prendre un siècle en un quart de seconde sortira un jour de vous-même. Vous vous rendrez alors compte que votre interlocuteur, un nain prépubère, vous regardera, incrédule, persuadé qu’une épave comme vous n’a bien entendu JAMAIS pu avoir son âge. Quant à juger votre argumentaire comme recevable, on n’en parle même pas.
2. « Je compte jusqu’à 3 ! Un… DEUUUUUUUX… DEUUUUUUX… » : THE menace qui, malgré son ineptie totale, vous faisaient quand même craindre le fameux « trois » plus que tout, vous aviez fini par vous en lasser, découvrant comme pour le Père Noël la coquille vide. Pff, débile ce truc. Jusqu’au jour où… « Je répète à TROIS ! Un…. Deux…. ». Copieurs.
3. « Tu as pensé à faire pipi/caca ? » : comme si vous partiez pour une longue randonnée en pays inconnu dont on ne savait absolument pas si ledit pays avait déjà inventé les wawas, vos parents s’assuraient que vous aviez « pris vos précautions » avant tout départ de la maison, même pour aller chez le boulanger du coin. Raillant cette terreur scato de grand-mère, vous vous étiez bien juré de laisser à votre progéniture le loisir de gérer elle-même ses problèmes de plomberie. Et pourtant.
4. « Tu veux mon doigt ? » : variante rapide et popu du « ton nez ! » + gros yeux, ou le classique « on ne mets pas ses doigts dans son nez ! », vous ne comptez plus le nombre de fois où profs, vendeuses de bonbons ou vieilles dames croisées dans la rue vous ont imposé leur morale à deux francs, vous empêchant de déguster tranquillou vos crottes de nez. L’âge aidant, vos goûts ont changé, et la vieille dame, eh bah c’est vous !
5. « Qu’est-ce qu’on dit ? S’il… S’il… » : sivouplé. Sœur jumelle du « dis bonjour à la dame » et de la fameuse : « on dit quoi ? Merrrrr… meeer » (non, pas merde mais merci), les injonctions à user et abuser des formules de politesses vous sont tellement sorties par les trous de nez que vous aviez signé de votre sang la promesse de ne JAMAIS embêter vos petits avec ça. Et pourtant, quand ils ne répondent pas à la dame, ça sort tout seul comme un serpent de votre bouche.
6. « J’ai pas 36 bras ! » : phrase old-school par excellence, la débilissime « j’ai pas 36 bras » (on s’en serait douté) a rapidement surgi de votre jeune personne, vous faisant alors passer de l’autre côté du miroir, celui des mamans relous.
7. « Je suis ton père/ta mère, c’est MOI qui décide (DE TOUT) ! » : le régime totalitaire imposé par les auteurs de vos jours vous avait pourtant dégoûté de toute autorité arbitrairement assénée. Et pourtant, vous devez bien vous rendre à l’évidence. Si vous n’y mettez pas le holà, l’intégralité de la caisse à jouet des enfants terminera dans votre lit lui-même constellé de miettes de gâteaux et de dentifrice… Non mais, c’est qui, le chef ?
8. « Couvre-toi bien ! » : comme si vous viviez en Alaska, vos parents (et surtout votre mère) se sont inquiétés pendant des décennies de savoir si vous n’alliez pas « avoir froid », vous enveloppants de centaines de couches de cagoules, moufles, pulls, Damart grattounex et chaussettes qui vous faisaient gagner deux pointures. Et aujourd’hui, vous les avez habillés comment, vos enfants ?
9. « Je ne suis pas votre ESCLAVE ! » : variante « chic » de « on n’est pas chez mémé », la phrase qu’utilisait votre mère lorsque vous laissiez traîner les emballages juste à côté de la poubelle, les chaussettes à côté du panier à linge sale ou des pizzas dans votre lit, vous a bien gonflé, même si, au fond de vous, vous saviez qu’elle n'avait pas tort de hurler. Raison pour laquelle vous faites pareil aujourd’hui ?
10. « Je te l’avais bien dit » : la phrase la plus ego-trippesque de l’histoire semble bénéficier d’une belle popularité chez les parents, si fiers d’observer leur progéniture se vautrer lamentablement alors qu’ils l’avaient « prévenue ». De même que lorsque c’est une copine qui nous la sert alors qu’on vient de se faire larguer par un salaud notoire, évitons tous d’utiliser cette horreur narcissique qui ne parvient qu’à un seul résultat (pas très constructif) : exaspérer un sujet déjà déçu par son échec. Non mais, c’est pas parce qu’on est parent qu’on peut tout se permettre !
Alors, quel est votre score ?
Garde d'enfants : la galère des parents s'amplifie d'année en année
Turbulette, gigoteuse, grenouillère : comprendre le jargon des cadeaux de naissance
Le lexique de la grossesse 2.0
Les femmes sont mamans à 28 ans en moyenne en France