Vous êtes enceinte ! A peine la bonne nouvelle digérée que c’est le branle-bas de combat. La majorité des futures mamans se lancent en effet dans la recherche d’un mode de garde dès leurs premiers mois de grossesse. « La question s’est posée dès le septième mois de grossesse, date d'inscription pour les crèches municipales. Et les difficultés ont commencé dès le premier retour de la mairie lorsque l’on a appris que nous n'avions pas de place », raconte ainsi Hélène, media planneuse, maman de Robin, 2 ans. « Sachant que les places en crèche se font rares, je m'y suis prise très tôt pendant ma grossesse de façon à ce que justement ça me stresse le moins possible », se souvient quant à elle Laure, masseuse et maman de Tao, 1 mois. « Mais je n’ai malgré tout pas évité le stress puisqu'à quatre mois de grossesse les responsables de la crèche m’ont finalement annoncé qu’il y avait eu plus d’inscriptions que prévu, ce qui repoussait la date d’entrée à la crèche de Tao ». Valérie, 32 ans et enceinte de 8 mois, n’a pas non plus attendu pour se lancer dans la quête du graal : « J'avais tellement été avertie de la difficulté, que c'est la première formalité dont je me suis occupée quand ma grossesse a été confirmée, soit au bout de 3 semaines ! » Elle se préinscrit auprès de toutes les structures d'accueil, crèche collective, crèche familiale, crèches privées. « Puis je me suis procuré la liste des assistantes maternelles agréées de ma ville pour me lancer dans les entretiens téléphoniques avant les face à face ». Caroline, 28 ans et maman d’une petite Constance de 8 mois s’est elle aussi tout de suite tournée vers les crèches de sa ville : « C'est toute la partie administrative qui a été un peu stressant e: dépôt du dossier, avoir tous les papiers et puis faire un peu de forcing en allant voir les personnes de la mairie pour leur montrer à quel point nous sommes sympathiques...»
Un parcours du combattant auquel il faut ajouter la difficulté de laisser ses enfants à des inconnus. Souvent encore enceintes lors des recherches, difficile en effet pour les mamans de se projeter… Perrine, 30 ans et 2 enfants, s’est tout d’abord renseignée pour une inscription en crèche : « Mais j'ai vite abandonné car j'étais à chaque fois sur liste d'attente avec des délais interminables. J'ai donc contacté plusieurs nounous : ce n'est pas évident et assez stressant de savoir qu'on va lui laisser la prunelle de nos yeux ! » Au final, un choix qui, après une « première mauvaise expérience », lui convient : « Je me suis plutôt basée sur le feeling et j'ai aujourd'hui une bonne nounou que les enfants adorent ». Même si « elle n'est pas complètement comme j'aurai voulu qu'elle soit mais elle a l'essentiel des qualités que je recherche chez une nourrice. » Même son de cloche du côté de Payal, commerciale à Lille, maman de Vijay, 3 ans et Nita, 1 an. « Le stress c'est juste quand tu les déposes le premier jour chez la nounou : parce que même si tu l'as bien choisie - après en avoir vu des dizaines - tu te dis quand même "mais en fait, je ne l'ai vu que trois fois dans ma vie et je lui confie la garde de la prunelle de mes yeux !" »
« Après un an de relance, de rendez-vous, de lettres aux plus hautes instances familiales, de refus... nous avons fini par obtenir une place dans une crèche privée qui nous coûte la moitié de notre salaire », confie, amère, Hélène. En effet, il est difficile de trouver la solution, celle qui convient aussi bien au portefeuille qu’à l’emploi du temps des jeunes parents. Pour Marie, site producer à Versailles et maman de Camille, 2 ans, ce sera finalement une « nounou gérée par la ville ». « Si au départ ce n'était pas notre choix, nous en sommes ravis aujourd'hui », assure-t-elle. Pour Anna, avocate à Nantes et maman d’Aimée, 2 ans, la garde s’est organisée en deux temps. « Dans un premier temps, je n'ai pas travaillé, mais c'était un choix parce que j'estime qu'avant un an, un enfant n'est jamais mieux gardé que par sa mère ». Pour la suite, Aimée a eu une place en crèche. « Un coup de bol. Je n'aurais pas aimé la nounou : trop cher, trop de stress et pas de collectivité qui est pourtant un bien pour les petits ». Héloïse, 30 ans, maman de Mathilda a quant à elle opté pour la solution de garde partagée avec une nounou à domicile. « La plus grande difficulté était de trouver la seconde famille, avec qui nous serions sur la même longueur d’onde pour l’éducation de nos enfants, sur nos horaires, sur le planning de nos vacances… » Si Héloïse est ravie de cette solution, c’est un coup de chance : « Je n’avais pas d’autres choix, la crèche n’ayant quasiment pas de place et des horaires qui ne me conviennent pas ». Idem pour Valérie : « Si nous sommes contents d'avoir trouvé une nounou dans un premier temps, je préférerais que mon enfant puisse ensuite rejoindre une structure collective. Mais pas sûr que nous ayons le choix... »
Face à la pénurie de place dans les crèches et au système D déployé par les jeunes parents, ce sont bien souvent les mamans qui doivent jongler avec leur emploi du temps et sacrifier un peu de leur carrière. C’est le cas d’Anna, qui s’est occupée de sa fille la première année : « J'ai mis mon travail de côté mais je ne parlerais pas de sacrifice. J'aime mon job, certes, mais rien de comparable avec l'amour que je porte à ma fille. Ça a été avec la plus grande joie. Le sacrifice entre guillemets aura juste été financier mais ça en valait la peine ». Marie quant à elle a « la chance » d’avoir un compagnon qui a pu aménager ses horaires de travail, tandis qu'Hélène a dû adapter son emploi du temps, ne pouvant se permettre de payer plus de 8 heures de garde par jour. Héloïse, qui n’avait pas de poste lorsqu'elle est tombée enceinte, a dû retrouver un job en fonction de sa fille : « J’ai imposé mes horaires à ma nouvelle direction, à savoir de 9h30 à 19 heures maximum. » Caroline a également opté pour une discussion claire avec ses managers : « Au niveau du boulot, je n'ai pas eu trop de sacrifices à faire. J'ai rapidement mis les choses au clair avec mon manager : finies les trop longues journées ! J'arrive un peu plus tôt au bureau, vers 8h30-8h45, mais à 18h05, on ne me voit plus dans les locaux, sauf en cas d'urgence. »
Dans cette organisation quotidienne, sujette aux aléas d’un job prenant, d’un enfant malade ou d’une nounou absente, les grands-parents gardent un rôle primordial : nounous à temps partiel et soutiens de dernières minutes, ils sont bien souvent sollicités par des parents débordés. « On a la chance d'avoir nos familles à côté donc on peut compter à fond sur eux pour garder les enfants pendant les week-ends entre adultes et au moins pour une sortie par semaine », raconte Payal. Pour Valérie, tout est question d’un équilibre à trouver : « Il faut jongler, prioritairement avec mon compagnon tout en essayant de ne pas faire que se croiser ! On peut aussi compter sur les mamies, les sœurs de temps en temps, et en dernier recours une baby-sitter, mais attention à la facture qui s'allonge très vite... » Pour Caroline, le fait d’avoir un compagnon qui peut « éventuellement se libérer et travailler de la maison » est une option plus qu’appréciable. Et le reste du temps, la famille joue un rôle crucial. « J'ai un exemple très précis. Constance était malade depuis quelques jours, donc impossible de la laisser à la crèche : hier elle était gardée le matin par ma mère, l'après-midi par mon frère et aujourd'hui, le matin par mon mari , puis de 14 heures à 16 heures par mon beau-père et de 16 heures à 19 heures par ma belle-mère. Un vrai travail d'équipe ! »
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