La refondation de l'école était l’un des thèmes forts de campagne de François Hollande. Cinq mois après le lancement d’une concertation sur ce thème, le ministère de l’Éducation nationale vient d’achever la rédaction de son projet de loi. D'après l'exposé des motifs, le texte s'articule autour de cinq grands axes : « assurer une vraie formation initiale et continue pour les métiers du professorat et de l'éducation », « faire entrer l'école dans l'ère du numérique », « mettre le contenu des enseignements et la progressivité des apprentissages au cœur de la refondation », « rénover le système d'orientation et l'insertion professionnelle », « redynamiser le dialogue avec les partenaires de l'école, ainsi que ses instances d'évaluation ».
Concrètement, parmi les principales mesures, le gouvernement entend restaurer la formation des enseignants qui avait été quasiment supprimée sous l’ère Nicolas Sarkozy. Dès le 1er septembre prochain, les Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE), rattachées aux universités, remplaceront donc les anciens Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM). Elles auront pour vocation de former les maîtres « de la maternelle à l'université » pour donner une « culture commune à tous les enseignants et à l'ensemble de la communauté éducative ». Ces derniers devront à la fois acquérir des compétences académiques et pédagogiques.
Concernant le système éducatif en lui-même, le projet de loi érige en priorité l'accueil des enfants de moins de trois ans en maternelle dans les zones défavorisées. Pour ce faire, le ministère prévoit de mobiliser 3 000 postes sur le quinquennat. Le gouvernement souhaite par ailleurs instituer un « enseignement moral et civique » tandis qu’un enseignement en langue vivante deviendrait obligatoire dès le CP, pour améliorer les résultats des élèves, jugés « alarmants ». Au collège, le tronc commun devra être le plus long possible ; le système d’orientation dès la classe de quatrième sera donc supprimé. Il envisage également la création d’un Service public de l'enseignement numérique et de l'enseignement à distance, d’un Conseil national d'évaluation du système éducatif et d’un Conseil supérieur des programmes.
Le texte sera présenté en conseil des ministres fin janvier, après examen par le Conseil d'État et le Conseil économique social et environnemental (CESE). À noter que la réforme des rythmes scolaires engagée par le ministre Vincent Peillon n’a pas été inscrite dans ce projet de loi puisqu’elle fera l'objet d'un décret.
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