En 2011, l’observateur se promenant devant les vitrines du Printemps et des Galeries Lafayette pouvait croiser des parents/grands parents/tontons/tatas effarés au regard hagard, bottant en touche devant les questions des plus grands, souriant d’un air rassurant aux plus petits qui cherchaient en vain un « papin » ou un « gonounous ». Il faut dire que c’était un festival de poupées anorexiques rock and roll jouant de la guitare et se faisant refaire le brushing.
Face à la désolation d’un spectacle qui n’avait de féérique que le brillant des guitares électriques et qui ne proposait guère lapin ni guère ours, les parents ont cherché en vain à transformer le tout en une jolie histoire pour leurs petits (oui, alors là tu vois, Blanche neige s’est teinte en blonde et a invité Cendrillon et La Belle au bois dormant à jouer de la musique sur le toit d’un bus rouge pour rejoindre vite vite le père noël au pôle nord) . On a même vu certains prétendre que les figurines de Karl Lagarfeld, c’était en fait Merlin l’Enchanteur qui s’était multiplié lui-même par magie. Bref, les parents étaient dans l’ensemble sceptiques face à cette légère marchandisation de la fête rappelant que la vitrine Lagarfeld était assez éloignée du concept d’origine (l’étable, le bœuf et tout ça).
Quid des vitrines de cette année ? Les parents persévérants ont-ils de quoi être satisfaits ? S’ils cherchent un beau spectacle de Noël avec des ours qui dansent en servant du thé à des lapins, non. Les marques sont de retour, omniprésentes (et on ne parle pas de Kiri et de P'titDop). Dior au printemps. Vuitton aux Galeries Lafayette. Un bon point tout de même : les poupées font moins peur que celles de l’année dernière, du moins celles du Printemps. On peut même dire qu’elles sont assez jolies et que le décor, bien qu’estampillé Dior à tous les coins, ouvre un peu la porte au rêve. Celles des Galeries restent étranges. Certaines font une sorte de french cancan. D’autres sont habillées tout en or, avec des chaussures de Lady Gaga et dansent avec un homme-éléphant (?!)
Certes, il y a des animaux. Mais les pingouins font moins rêver maintenant qu’ils portent ostensiblement des sacs à main Vuitton. Et on aurait préférait à ce chien de vieille californienne milliardaire écoutant de la musique dans un casque Bose, un bon vieux Saint Bernard.
Bref, les vitrines semblent avoir fait le choix de séduire leur clientèle haut de gamme et de trancher, malgré la crise, du côté du super luxe. Reste que les petiots et leurs parents ne se bousculent pas au portillon cette année. Avec tout ça, Paris n’aurait pas perdu une petite part de sa magie de Noël ?
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