À l'origine et jusqu'à la fin du IVe siècle, l’Épiphanie, qui rend hommage à l’enfant Jésus, était l’unique fête chrétienne de la « manifestation du Christ dans le monde ». C’était également l’occasion de célébrer la visite des Rois mages – Melchior, Gaspard et Balthazar -, venus adorer l’enfant, guidés par une étoile.
L'Épiphanie, dont l’étymologie signifie « manifestation de Dieu », est traditionnellement fêtée le 6 décembre ; ce jour n’étant pas férié en France ou en Belgique, s'il ne tombe pas le 1er janvier, il est décalé au premier dimanche de janvier. Depuis le XIXe siècle, on l’appelle aussi « Jour des rois » en référence directe aux Rois mages.
La tradition veut que l'Épiphanie soit l’occasion de « tirer les rois ». Une figurine, la fève, est cachée dans un gâteau. La personne qui la trouve devient le roi ou la reine le temps d’une journée. Cette pratique trouverait son origine dans les Saturnales de la Rome antique, des fêtes qui avaient lieu tout au long du mois de décembre et les premiers jours de janvier. Pendant ces fêtes païennes, les rôles étaient inversés entre les maîtres et les esclaves (ou les soldats) qui devenaient alors les « rois d'un jour » et voyaient tous leur vœux exaucés. Pour assurer une distribution aléatoire des parts de gâteau, il était de coutume que le plus jeune se place sous la table et nomme le bénéficiaire. La tradition perdure aujourd’hui.
À noter qu’au XIVe siècle, la galette était partagée en autant de parts que de convives, plus une. Cette dernière, appelée « part du Bon Dieu » ou « part de la Vierge », était destinée à la première personne dans le besoin qui se présenterait sur le lieu des festivités.
Alors que les Romains utilisaient des fèves noires ou blanches lors de leurs scrutins, c’est tout naturellement qu’ils ont réutilisé ce principe pour élire le roi de leurs festins pendant les Saturnales. Au départ haricot sec, la fève est remplacée, à la fin du XIXe siècle, par des petites figurines en porcelaine, prenant la forme, au fil des ans, de petits santons, de poupons emmaillotés, de divers animaux de la ferme et plus récemment de personnages des dessins animés. Quelle que soit leur forme, les fèves sont aujourd’hui très prisées des collectionneurs et certaines peuvent valoir plusieurs centaines d’euros.
Aujourd'hui, la tradition du gâteau des rois est bien plus culinaire que religieuse. En France, cette pâtisserie prend, dans sa version la plus commune, la forme d’une galette de pâte feuilletée fourrée à la frangipane, à la crème, aux fruits ou au chocolat. Dans le Sud de la France, on appelle « gâteau des rois » une brioche aux fruits confits en forme de couronne.
La tradition de la galette à la pâte d’amande existe également en Belgique et aux Pays-Bas. Comme en France, dans chaque famille, le plus jeune se cache sous la table pour désigner les parts et le roi du jour choisit sa reine (ou inversement). Mais pendant la journée, les enfants parcourent les rues en chantant la chanson de l’étoile et font du porte à porte pour recevoir des clémentines et des bonbons. Une coutume qui tend toutefois à disparaître.
En Espagne et au Portugal, « El día de los Reyes Magos » est souvent un jour férié au cours duquel les enfants reçoivent leurs cadeaux plutôt qu'à Noël.
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