C'est la grande priorité de Vincent Peillon : l'école primaire. « Nous sommes en train de décliner dans tous les classements », constate le ministre de l'Éducation, qui rappelle qu'à l'entrée du collège « 15% des élèves connaissent déjà des difficultés sévères et 25% ont des acquis fragiles ». Pour y remédier, M. Peillon souhaite que la réforme s'attaque aux plus petites classes, où se joue le destin scolaire des enfants, en « rééquilibrant les moyens en faveur du primaire ». Première piste : l'encadrement, avec un dispositif qui instaure « plus de maîtres que de classes ». Autre grand chantier : la réforme des rythmes scolaires, avec le passage à la semaine de 4,5 jours (contre 4 jours actuellement). Par ailleurs, afin de rattraper le niveau « alarmant » des petits Français en langues étrangères, des cours de langues obligatoires sont également prévus dès le cours préparatoire.
Ce qui va changer : rythmes scolaires modifiés, recrutement de 60 000 personnes dans l'éducation en 5 ans, mise en avant de pratiques pédagogiques innovantes... L'objectif de Vincent Peillon est de favoriser la réussite scolaire et de réduire les inégalités et les disparités entre les élèves de l'éducation prioritaire et les autres.
Alors que l'année de formation en alternance durant laquelle les enseignants apprenaient leur métier avait été supprimée sous le quinquennat Nicolas Sarkozy, le projet de loi Peillon prévoit la création d'Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE). Leur rôle ? Assurer la formation théorique et pratique des futurs enseignants, qui pourront bénéficier de stages sur le terrain. Ces écoles de professorat ouvriront leurs portes dès la rentrée 2013.
Ce qui va changer : Fini les jeunes profs fraîchement diplômés et débarqués dans leurs classes sans aucune expérience pratique du terrain. Désormais, les enseignants bénéficieront d'une formation plus professionnalisante, leur permettant d'être mieux préparés et de s'adapter aux différents publics scolaires.
Le ministre de l'Éducation souhaite revoir le contenu des enseignements, pour proposer aux élèves des programmes plus adaptés à leurs besoins. Au programme notamment, le développement des équipements numériques. Le projet de loi prévoit par ailleurs la création d'un Conseil supérieur des programmes, une instance consultative chargée de formuler des propositions sur le contenu du socle commun « de connaissances, de compétences et de culture » et des programmes.
Ce qui va changer : Au collège, le tronc commun devra être le plus long possible, supprimant de facto le système d'orientation dès la classe de quatrième. Les élèves auront plus de temps pour s'orienter vers les parcours qui leur conviennent. Parmi les nouveaux contenus, on comptera notamment un enseignement moral et civique, ainsi qu'un « parcours d'éducation artistique et culturelle ». Les modalités d'évaluation et de notation devraient également connaître des évolutions.
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